L’Algérie et la France « doivent continuer à travailler sur les bases établies par leurs deux Présidents » (Guigou)

L’Algérie et la France « doivent continuer à travailler sur les bases établies par leurs deux Présidents » (Guigou)

ALGER – L’Algérie et la France doivent continuer à travailler sur les « bases solides » de partenariat qui ont été établies par les présidents Abdelaziz Bouteflika et François Hollande, a affirmé mardi la présidente de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée française, Elisabeth Guigou.

« Nos deux pays vont chacun entrer dans une période électorale, avec des élections présidentielles et législatives en France et des élections législatives en Algérie en 2017. Durant cette période, nous devons continuer à travailler sur les bases solides de partenariat qui ont été établies par les présidents Hollande et Bouteflika à Alger en décembre 2012 lors de la visite d’Etat du président français », a-t-elle indiqué dans un entretien accordé à l’APS.

Elle a relevé, dans ce sillage, que le Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN), qui s’est tenu pour la première fois à Alger en décembre 2013, « a permis aux gouvernements français et algériens de se réunir presque chaque année afin de travailler sur tous les volets de la relation bilatérale ».

Dans le domaine économique également, le Comité mixte économique franco-algérien (COMEFA), qui s’est réuni chaque année depuis novembre 2014, a été créé pour être « une instance de dialogue privilégié sur tous les aspects de notre coopération économique », a-t-elle souligné.

« C’est dans l’intérêt de nos deux pays de continuer à multiplier les projets communs dans les secteurs économique, scientifique et culturel. Nous devons également continuer à travailler sur les questions de notre mémoire et de notre histoire partagées, qui sont souvent encore douloureuses. Permettre au passé de s’écrire et se tourner ensemble vers l’avenir. Nous devons continuer sur cette voie », a-t-elle insisté.

 L’Algérie, partenaire majeur du règlement des crises régionales

   

Interrogée sur la coopération entre l’Union européenne et les pays de la rive sud de la Méditerranée, Mme Guigou a indiqué que l’UE devait « bien prendre en compte la priorité stratégique que représente pour elle son voisinage sud, et en particulier le Maghreb ».

« Il est vrai que si les pays du sud de l’Europe, dont la France, en ont bien conscience, c’est parfois moins vrai pour certains autres Etats membres qui regardent plus vers l’Est », a-t-elle soutenu, précisant que ce sujet était « au cœur du rapport publié récemment par deux parlementaires français, avec pour message principal de remobiliser l’Europe vers son sud ».

« En tant que présidente de la commission, je ne suis nullement engagée par les propos tenus à l’occasion de la présentation de ce rapport qui ont, hélas, brouillé ce message », s’est-elle indignée, tout en expliquant que « c’est au sud, et notamment au Maghreb, que se trouvent les premiers partenaires de l’Europe dans la lutte contre le terrorisme ».

Pour elle, la France « l’a bien expérimenté dans sa coopération avec l’Algérie » et « nous sommes également confrontés aux mêmes défis migratoires ».

« Les partenaires de la rive sud, et c’est vrai en particulier de l’Algérie, sont surtout les partenaires majeurs du règlement des crises régionales », a-t-elle argumenté.

« On le voit bien avec le rôle de premier rang joué par l’Algérie dans le règlement de la crise malienne ou dans la promotion d’une solution réaliste et inclusive en Libye », a-t-elle ajouté.

Dans ce contexte, Mme Guigou a estimé que le dialogue des pays riverains de la Méditerranée occidentale (5+5) joue un rôle de « premier ordre », relevant qu’il est actuellement co-présidé par l’Algérie et la France.

Rôle incontournable de l’Algérie sur la scène régionale

       

Questionnée sur la coopération entre les deux pays en matière de lutte antiterroriste, la responsable française a soutenu que le terrorisme, avec ses ramifications internationales, « ne peut être vaincu que par une coopération étroite entre tous les pays », ajoutant que cette coopération « existe entre la France et l’Algérie et elle est très satisfaisante ».

« Nous travaillons notamment au plan opérationnel et dans le domaine de la lutte contre la radicalisation où l’expérience de l’Algérie, qui a payé un lourd tribut durant la décennie noire, est particulièrement précieuse », a-t-elle souligné.

Elle a indiqué, à ce propos, que « chaque fois que la France a été frappée par l’horreur du terrorisme, les manifestations de soutien et de solidarité ont été nombreuses en Algérie », exprimant, à cette occasion, « toute la reconnaissance de la France aux autorités et à la population algériennes ».

Pour Mme Guigou, cette coopération que « nous avons développée pour lutter contre le terrorisme, se situe à la hauteur du rôle incontournable que joue l’Algérie sur la scène régionale, en particulier pour restaurer la paix et la stabilité en Libye et au Mali ».

« Nos deux pays se consultent régulièrement sur ces dossiers et nous partageons la préoccupation des autorités algériennes, comme nous partageons leur conviction que seuls le dialogue et la réconciliation politique permettront un règlement durable de ces conflits », a-t-elle affirmé.