L’Algérie et les Etats-Unis se sont engagés, dimanche à Alger, à concrétiser des partenariats dans le domaine agricole et agroalimentaire en signant plusieurs protocoles d’accord dans des filières stratégiques de ce secteur.
Au total, six (6) protocoles d’accords et mémorandums d’entente ont été paraphés entre des opérateurs algériens et américains, couronnant le premier forum algéro-américain dédié à l’agriculture.
Ces accords englobent essentiellement la production de pomme de terre (semences et consommation), l’industrie laitière, l’élevage bovin laitier et viandes, la génétique animale et les cultures fourragères.
« Il s’agit de l’amorce d’un partenariat qui va se consolider car ces accords permettront aux opérateurs des deux pays d’identifier d’autres partenariats qui vont se traduire rapidement en projets concrets », a souligné le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Abdelkader Kadi, lors de son intervention au forum.
Mettant l’accent sur le potentiel de l’apport de la partie américaine en matière d’amélioration génétique des productions animales, de développement des bovins laitiers, de la culture du maïs et des autres cultures fourragères, M. Kadi a rappelé que le gouvernement encourageait les investissements nationaux et étrangers.
« L’agriculture américaine suscite beaucoup d’intérêt vu sa mécanisation très poussée, son recours aux technologies de pointe, la haute qualification des agriculteurs et son adaptation aux aléas climatiques. C’est pourquoi, nous considérons que le savoir-faire et la technologie américains méritent d’être au centre de nos échanges et de donner lieu à des partenariats féconds et mutuellement avantageux », a-t-il souligné.
Pour l’ambassadrice des Etats-Unis à Alger, Joan Polaschik, la coopération dans le domaine agricole est un « axe important » dans les relations algéro-américaines, considérant que la signature de ces protocoles d’accord permettra de « lier les entreprises américaines et algériennes et consolider leurs intérêts mutuels ».
Notant la volonté de l’Algérie de diversifier son économie, Mme Polaschik a affirmé que le gouvernement et le secteur privé américains étaient « prêts à aider et à accompagner cette stratégie ».
Le président du Conseil d’affaires algéro-américain (Usabc), Smaïl Chikhoun, a expliqué que cette rencontre était le fruit de plusieurs visites mutuelles en Algérie et aux Etats-Unis effectuées par les opérateurs des deux pays afin d’identifier des opportunités d’affaires gagnant-gagnant.
« Ces voyages d’études ont permis aux Algériens de constater qu’il existe des solutions techniques et économiques aux problèmes auxquels fait face le secteur agricole algérien », a-t-il affirmé.
Commentant le protocole d’accord signé, dimanche, pour la création d’une ferme pilote spécialisée dans la production de la pomme de terre (semence et consommation et transformation), le président du directoire de SGP des productions animales (SGP Proda), Kamel Chadi, a considéré que ce partenariat permettrait à l’Algérie, qui est un gros importateur de semences de pomme de terre, de satisfaire son marché en produisant localement la semence de haute qualité et à fort rendement.
Aux Etats-Unis, les rendements à l’hectare sont de 120 tonnes de pomme de terre contre 40 tonnes en moyenne chez les producteurs algériens, a-t-il observé.
Cette ferme pilote, qui servira d’école aux agriculteurs désirant apprendre les techniques américaines de production, est en phase de préparation de son business plan et devrait être mise en place prochainement, selon le même responsable.
Concernant le protocole d’accord pour la filière lait, son objectif est d’augmenter la production laitière afin de réduire les importations.
Pour concrétiser cet objectif, les partenaires visent des espaces pouvant accueillir jusqu’à 10.000 vaches en intégrant la production de fourrages suivant les techniques américaines, comme il s’agit aussi d’améliorer la race des vaches locales.