L’Algérie a exclu qu’un acte de terrorisme soit à l’origine de cet accident, qui a tué cent dix-huit personnes jeudi dernier dans le nord du Mali.
Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a déclaré samedi 26 juillet que « toucher un avion avec un missile à une altitude de dix mille mètres est difficile et requiert un matériel sophistiqué ».
L’appareil d’Air Algérie, affrété à la compagnie espagnole Swiftair, a disparu le 24 juillet par suite de mauvaises conditions météorologiques, moins d’une heure après avoir décollé de Ougadougou pour un vol de quatre heures en direction d’Alger.
Des inquiétudes étaient apparues quant à la possibilité que cet avion ait été abattu par des terroristes, notamment dans la mesure où cette catastrophe a eu lieu peu après que des violences aient éclaté à l’aéroport de Tripoli.
La veille de cet accident, le quotidien El Khabar avait indiqué que l’Algérie avait fermé les couloirs aériens pour les appareils civils en provenance et à destination de Libye.
Cette décision aurait été motivée par la disparition d’au moins onze appareils civils à l’aéroport de Tripoli.
Selon le quotidien, les autorités algériennes se seraient dites inquiètes qu’après les affrontements survenus à l’aéroport entre des milices libyennes rivales, les appareils disparus aient abouti entre les mains de groupes islamistes liés à al-Qaida susceptibles de les utiliser lors d’attaques terroristes.
Maintenant que l’épave a été retrouvée, une enquête officielle permettra de déterminer la cause de cet accident, a expliqué le ministre algérien des Transports Amar Ghoul.
« Rien ne permet pour l’heure de déterminer la cause de cet accident », a-t-il déclaré.
Il a toutefois ajouté que « les premières analyses effectuées par les techniciens et les experts » semblent corroborer la « thèse de mauvaises conditions météorologiques ».
Le Burkina Faso, le Mali, le Niger et la France se sont associés à l’Algérie lors des opérations de recherche de cet avion. Les équipes de recherches ont localisé l’une des deux boîtes noires vendredi dans la matinée. La mission des Nations unies au Mali (MINUSMA) a retrouvé l’autre samedi.
Un groupe armé malien a été le premier a signaler l’emplacement de l’épave de cet appareil, a expliqué le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra.
L’Algérie a saisi l’occasion de la présence de plusieurs groupes touaregs et de responsables maliens réunis dans le cadre des pourparlers de paix à Alger pour demander leur aide lors des opérations de recherche de cet avion, a expliqué le ministre aux journalistes.
Vendredi, le Président Bouteflika a décrété trois jours de deuil et indiqué qu’il suivait de très près ce dossier, a ajouté Lamamra.
Il a également souligné qu’une délégation algérienne de haut rang s’était rendue au Mali pour suivre l’affaire.
Par ailleurs, la justice algérienne a fait savoir samedi qu’en coopération avec d’autres pays, elle allait diligenter une enquête sur les causes de cet accident.
Air Algérie a précisé que cinquante Français, vingt-quatre Burkinabés, huit Libanais, six Algériens, six Espagnols, cinq Canadiens, quatre Allemands et deux Luxembourgeois se trouvaient à bord.
« L’appareil s’est désintégré en touchant le sol », a déclaré le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve samedi, lors d’un entretien radiodiffusé.
« Nous pensons que l’avion s’est écrasé par suite des mauvaises conditions météorologiques, bien qu’aucune piste ne puisse encore être exclue à ce stade », a-t-il ajouté.