Loin devant l’Algérie, ce sont principalement le Maroc et la Tunisie qui se sont adjugés la part du lion dans les financements de leurs projets par la BAD.
En cinquante ans, l’Algérie a fait financer par la Banque africaine de développement, huit projets dans le transport pour un montant de 760 millions de dollars.
La quote-part qui revient à l’Algérie est assez faible, lorsqu’on sait que le réseau routier, portuaire et aéroportuaire national est l’un des plus denses du continent. Cela revient à dire que les gouvernements algériens ont recouru au financement de la BAD de façon marginale, ces 50 dernières années. Ces investissements représentent 1200 km de routes bitumées et renforcées, l’équipement du port de Djendjen et l’amélioration du réseau ferroviaire. Pourtant, la Banque africaine de développement n’a pas été avare en contribuant au montage financier de 450 projets, dans le domaine des transports.
Loin devant l’Algérie, ce sont principalement le Maroc et la Tunisie qui se sont adjugés la part du lion dans les financements de leurs projets par la BAD. «La Tunisie a reçu 2,7 milliards de dollars pour le financement de 14 projets, portant renforcement de 5300 km de routes, construction d’une autoroute, de l’aéroport d’Enfidha en plus de la modernisation du réseau ferroviaire», rapporte le document de la BAD. Le Maroc a, quant à lui, «bénéficié d’un financement de 2 milliards de dollars qui ont servi également dans 14 projets portant renforcement de 6 000 km de routes, la construction ou la modernisation de sept aéroports, construction d’une autoroute, et construction de 290 km de voies ferrées ainsi que le financement du port de Nador», ajoute la même source. Dans la région du Maghreb, la Mauritanie est le pays le moins bien loti avec un financement de 90 millions de dollars seulement.
L’intervention de la BAD s’est voulue néanmoins équilibrée entre l’Afrique de l’Est et celle de l’Ouest. Il reste que certains pays parviennent à bénéficier de mégaprojets, à l’image de la Côte d’Ivoire, à l’ouest ou l’Ethiopie à l’est. Cela étant, l’intervention directe de la BAD dans le développement du secteur des transports a permis, relève le document, de financer «plus de 40.000km de routes qui ont été bitumées via des financements de la Banque. Les ports africains ont également fait l’objet de nombreux financements, dont 16 d’entre eux ont été créés, agrandis ou modernisés, notamment en Afrique de l’Ouest.»
Loin d’être suffisants pour l’Algérie, comparativement à sa part dans le capital de la BAD, le financement africain des projets publics devrait s’intensifier dans le futur, sachant que les conditions de prêts de la BAD ne remettent pas en cause la souveraineté financière du pays