L’Algérie, l’offensive récompensée

L’Algérie, l’offensive récompensée

Vahid Halilhodzic a modifié son équipe après la défaite contre la Belgique, et réveillé l’attaque de l’Algérie.

Brillant contre l’Arménie lors de la préparation, il avait débuté le match contre la Belgique sur le banc. Face à la Corée du Sud, il prit place derrière Islam Slimani, marqua un but, fut complice avec Sofiane Feghouli. Yacine Brahimi symbolise le virage pris par Vahid Halilhodzic, celui d’un coach qui s’est adapté aux forces de son effectif : vitesse, technicité, combinaisons.

L’Algérie avait tiré trois fois au but contre la Belgique, et seulement une fois dans le cadre, le penalty de Feghouli. Un chiffre minuscule qui reflétait parfaitement l’optique choisie par Halilhodzic pour ce premier match : défendre à 11 et sortir rarement. De Mahrez à gauche, plus discipliné défensivement que Djabou, au milieu à trois avec Medjani en 6, accompagné de Taïder et Bentaleb, tout indiquait les intentions timides du Bosnien, réputé pour l’imperméabilité de ses équipes, à contre-courant du premier tour de cette vingtième Coupe du Monde.

Vahid Halilhodzic a rapidement abandonné ses principes rigoureux. Si l’Algérie repose toujours sur un pressing solide (en dehors des interventions de stoppeur de Medjani alors qu’il joue devant la défense, ouvrant l’espace entre les lignes algériennes) et le respect du replacement, la ligne offensive des Fennecs a totalement changé depuis la désillusion contre les Diables Rouges. En intégrant Brahimi et Djabou, en passant d’un 4-3-3 à un 4-2-3-1, l’ancien entraîneur du PSG a mis fin à la solitude de Feghouli, seul fournisseur d’étincelles avant les ajustements tactiques de son sélectionneur.

L’apport de Brahimi et Djabou s’est vu à travers les deux rencontres qui ont qualifié la Verte. Face à la Corée du Sud, le premier se lia d’amitié footballistique avec Feghouli, qui lui donna 14 passes, la relation la plus forte du match après les 15 passes de Bougherra à Halliche. Les deux anciens milieux offensifs de Ligue 1 se retrouvèrent dans l’axe pour un une-deux et le but de Brahimi, illustrant la compréhension technique entre eux.

Contre la Russie, c’est un autre atout algérien qui fut mis en valeur par Djabou : les coups de pied arrêtés. Entre Slimani, Halliche, Belkalem et Bougherra (voire Bentaleb), les Fennecs disposent de nombreux joueurs dominants dans les airs. La préparation de l’Algérie avait démontré cette qualité. Face à l’équipe de Fabio Capello, Djabou remporta un duel de plus proche du but et obtint un coup franc, converti par le tireur, Brahimi, et le buteur, Slimani, certes aidé par une sortie aléatoire d’Akinfeev. Mais les possibilités algériennes sur coup de pied arrêtés ne résultent pas du hasard. Des pauvres trois dribbles réussis contre les Belges, l’Algérie est montée à onze face à la Corée du Sud et à sept contre la Russie, forçant ses adversaires, en retard, à commettre des fautes dans des zones dangereuses.

Opposés à l’Allemagne, les Fennecs ont des armes pour embêter la Mannschaft. Le “mismatch” entre les ailiers de poche algériens et les latéraux allemands plus lourds que la moyenne pourrait dessiner et décider un match que les joueurs de Joachim Löw devraient néanmoins contrôler au milieu de terrain. Si la lenteur de Jérôme Boateng et de Benedikt Höwedes risque de favoriser le secteur offensifs des Verts, leur taille est susceptible d’annuler l’habituelle supériorité algérienne dans les airs.