L’Algérie n’est pas forcément satisfaite de ses relations avec l’Union européenne, mais elle ne veut pas remodeler l’accord d’association signé entre les deux parties en 2002.
Lors d’une conférence de presse animée conjointement, hier à Alger, par Mourad Medelci et Stefan Füle, commissaire européen chargé de l’élargissement et de la politique européenne de voisinage, le ministre algérien des Affaires étrangères a refusé de s’exprimer concrètement sur la question de la révision de l’accord d’association.
Il a juste laissé entendre que d’autres voies de mener la partie européenne à mieux appliquer cet accord sont possibles.
«L’Algérie a suffisamment de ressources dans l’accord d’association pour pousser vers une relation équilibrée», a-t-il dit. «Des articles permettant à une des parties de demander des changements existent dans l’accord signé entre l’Algérie et l’Union européenne en 2002. Mais nous cherchons, à travers un partenariat équilibré, à tirer vers le haut et non vers le bas», a-t-il estimé.
Quelques minutes auparavant, il avait reconnu que «sur l’ensemble des questions, il reste beaucoup de choses à parfaire». Il a affirmé que si les choses avance dans le domaine du commerce, d’autres secteurs enregistrent des retards. Il a cité, entre autres, les relations humaines, mais surtout les investissements. Pour aplanir l’ensemble des désaccords, une rencontre se tiendra le 15 juin à Bruxelles. Elle réunira l’Algérie et l’Union européenne pour évaluer ensemble l’application de l’accord signé entre les deux parties en 2002.
Mais au lieu de l’évaluation annuelle, «la rencontre du 15 juin va permettre l’évaluation de 5 années de travail commun», a-t-il avancé. Mais en dehors de cela, les choses ne sont pas si mauvaises que cela. A entendre Mourad Medelci et son invité, qui rencontre aujourd’hui le Premier ministre avant de s’envoler pour Addis-Abeba, les deux parties vivent presque une lune de miel.
D’ailleurs, Medelci et Stefan Füle ont signé un accord de coopération intitulé «programme indicatif national 2011-2013». D’un montant de 172 millions d’euros, ce plan concerne plusieurs domaines tels que l’environnement, les collectivités territoriales et les transports. Un autre accord de 38 millions d’euros a été signé par le commissaire européen et le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia. Il porte sur un programme d’appui à l’enseignement supérieur et à la recherche scientifique.
Le commissaire européen à la politique de voisinage a même encensé l’Algérie qu’il considère comme «un partenaire très important». Mieux, il trouve que l’Algérie «est un élément important de stabilité dans la région». Il faut dire qu’avec la fourniture de 20% des besoins européens en énergie, l’Algérie a désormais une place importante à Bruxelles.
Cette place n’est pas acquise uniquement par l’énergie, mais également par la lutte contre le terrorisme. «L’Algérie a, malheureusement, une grande expérience dans ce domaine», a estimé Stefan Füle qui a, en revanche, refusé de s’exprimer sur la demande de l’Algérie de condamner le paiement de la rançon. «Je n’ai pas de compétences à me prononcer sur ce sujet», a-t-il avoué.
Par Ali Boukhlef