L’Algérie se prépare à augmenter considérablement son budget militaire pour l’année 2025, atteignant un niveau record de 3,35 trillions de dinars (25,1 milliards de dollars). Selon un rapport publié par Bloomberg, cette hausse de 16 % par rapport à l’année précédente positionnera l’Algérie parmi les pays aux plus hauts budgets militaires en Afrique et au Moyen-Orient.
Une réponse aux menaces régionales
Le budget de défense représentera un cinquième des dépenses globales de l’Algérie en 2025, un choix justifié par les autorités face à ce qu’elles qualifient de « menaces régionales sans précédent« .
Ces dernières années, l’Algérie a été confrontée à une série de défis sécuritaires, notamment les coups d’État militaires et l’instabilité croissante dans les pays voisins tels que le Mali, le Niger et le Burkina Faso, ainsi qu’à l’émergence de groupes armés dans la région.
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Ces conditions font craindre des répercussions directes sur la sécurité nationale, d’où l’effort soutenu pour moderniser les capacités militaires et renforcer la présence stratégique du pays.
L’Algérie, acteur énergétique clé
Parallèlement à ses dépenses militaires, l’Algérie continue de consolider sa position de fournisseur énergétique crucial pour l’Europe, particulièrement après la crise provoquée par l’invasion russe de l’Ukraine en 2022.
Forte de ses ressources en pétrole et en gaz, le pays joue un rôle stratégique en tant qu’alternative aux approvisionnements russes.
Le projet de loi de finances 2025 prévoit également une hausse des exportations énergétiques de 1,9 %, basée sur un prix de référence de 70 dollars le baril.
L’économie nationale devrait enregistrer une croissance de 4,5 % sur les deux prochaines années, tout en diversifiant ses activités, notamment dans le secteur prometteur de l’hydrogène vert destiné à l’exportation vers l’Europe.
Des réactions mitigées au niveau régional
L’augmentation des dépenses militaires a suscité des réactions diverses au niveau international, notamment au Maroc. Des médias marocains, comme Hespress, ont relayé les chiffres publiés par Bloomberg en exprimant des inquiétudes quant à une éventuelle escalade militaire de l’Algérie.
Certains observateurs marocains s’interrogent sur les motivations réelles derrière cet investissement record, dénonçant un supposé « choix de l’escalade » dans un contexte où les tensions entre les deux pays restent vives.
Toutefois, du côté algérien, ces dépenses sont présentées comme une mesure préventive face à l’instabilité régionale croissante.
Vers un avenir incertain
Avec un budget global estimé à 125,7 milliards de dollars, en hausse de 10 % par rapport à 2024, l’Algérie mise sur une croissance économique solide tout en répondant aux défis sécuritaires.
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Si le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une croissance de 3,8 % pour 2024, il met également en garde contre les risques liés à un « déficit budgétaire élevé » à court terme.
