Face aux défis croissants posés par les changements climatiques, l’Algérie, classée parmi les 50 pays les plus vulnérables selon le Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC), s’engage dans une nouvelle phase de lutte contre ces bouleversements environnementaux.
Le pays élabore actuellement un Plan National d’Adaptation (PNA) aux changements climatiques, qui devrait être finalisé d’ici 2025-2026.
Ce projet vise à doter l’Algérie de stratégies adaptées à ses risques climatiques spécifiques.
Une approche proactive pour mieux anticiper
L’inspectrice au ministère de l’Environnement et des Énergies renouvelables, Salima Cherchali, a annoncé que le pays oriente désormais ses efforts vers l’adaptation, en complément des mesures d’atténuation déjà mises en place.
« Il est important de se concentrer sur l’adaptation, car les scénarios climatiques futurs nécessitent une réponse adéquate », a-t-elle déclaré sur les ondes de la Radio nationale.
Les inondations fréquentes, comme celles qui ont touché Béchar récemment, illustrent l’importance de prévoir et d’intégrer les changements climatiques dans les politiques à long terme.
Le PNA permettra d’adopter des scénarios probables et de renforcer les capacités d’anticipation du pays.
Ce plan vise à fournir des réponses adaptées aux vulnérabilités climatiques spécifiques à chaque région et à chaque secteur, notamment l’agriculture, les forêts, les ressources en eau et les infrastructures publiques.
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Intégrer les enjeux climatiques dans la gouvernance locale
L’un des défis majeurs identifiés par Salima Cherchali est l’intégration des risques climatiques dans la gouvernance sectorielle et locale.
L’objectif vise à fournir à chaque secteur une stratégie d’adaptation fondée sur une compréhension approfondie des vulnérabilités locales.
Pour ce faire, les données climatiques de l’Office national de la météorologie joueront un rôle central.
L’adaptation ne se limite pas aux événements évidents tels que les inondations ou les incendies, mais doit également englober la gestion des phénomènes extrêmes, comme les tempêtes de sable, qui sont susceptibles de devenir plus fréquentes et intenses.
Des secteurs particulièrement vulnérables
Cinq secteurs ont été identifiés comme étant les plus vulnérables aux changements climatiques : la santé, l’agriculture, les forêts, les ressources en eau, et les infrastructures.
Pour mieux comprendre les risques, des études de vulnérabilité et des systèmes d’observation sont déjà en place.
Cherchali insiste sur l’importance de ne pas seulement attribuer un impact au changement climatique, mais de localiser précisément sa cause et d’identifier clairement l’aléa climatique.
Le Plan national climat de 2019, qui contenait déjà plus de 60 mesures d’adaptation et 72 mesures d’atténuation, servira de base solide au développement du PNA, tout en renforçant les actions déjà entreprises.
Ce nouveau plan vise également à mieux préparer les acteurs locaux et les secteurs vulnérables à répondre aux menaces climatiques, en leur offrant des outils de planification efficaces.
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Le financement : un défi majeur
L’un des principaux obstacles à la mise en œuvre de ce plan reste le financement.
Salima Cherchali a insisté sur la nécessité de mettre en place des mécanismes de financement adaptés pour concrétiser les projets d’adaptation, déjà inscrits dans les plans de développement sectoriels, mais qui peinent à obtenir les fonds nécessaires.
Elle a précisé que l’Algérie a bénéficié d’une enveloppe de 2,5 millions de dollars du Fonds mondial pour le climat, destinée à soutenir l’élaboration du PNA.
Cherchali a conclu en rappelant que bien que l’élaboration du Plan national d’adaptation soit un processus à long terme, il est essentiel pour assurer que l’Algérie soit prête à faire face aux défis climatiques futurs.