L’Algérie sera en manque de liquidités à partir de 2020

L’Algérie sera en manque de liquidités à partir de 2020

L’Algérie sera en manque de liquidités financières à partir de 2020 si le gouvernement actuel ne corrige pas sa politique économique. Les réserves de change de l’Algérie sont en recul. Rongées par la hausse des importations et la chute des cours du pétrole, elles ont chuté de 10 milliards de dollars entre fin mars et fin septembre 2014.

A la fin du troisième trimestre 2014, les réserves de change de l’Algérie atteignaient 185,27 milliards de dollars, selon les chiffres rendus publics par la Banque d’Algérie.

Selon le Premier ministre Abdelmalek Sellal, les réserves de changes seront épuisées à partir de 2019 puisqu’elles se situeront au niveau de 9 milliards de dollars si les prix du baril du pétrole resteront en l’état, c’est-à-dire sous la barre des 70 dollars.

Alors qu’il importe annuellement pour un volume de 60 milliards de dollars le pays va se retrouver à partir de 2020, en état de faillite général si les politiques d’austérité et celles amorcées pour booster à la croissance mises en place depuis peu n’apportent rien de nouveau.

Le syndrome de 1986, -où l’Algérie s’est retrouvée en panne d’argent- risque de se reproduire une seconde fois même si aujourd’hui l’Algérie a épongé toutes ses dettes évaluées à quelque 30 milliards de dollars à partir des années 2000.

Aujourd’hui tout le monde s’accorde à dire que le pays va très mal. Quel est l’état réel des finances publiques ? Quel est l’état de l’investissement ? Qu’en est-il du taux de chômage ? Quel est le taux réel de l’inflation ? Où en est-on dans la réforme bancaire ?

Tous les indicateurs sont encore au rouge et aucune perspective de relance ne se dessine à l’horizon. Autant de questions et une multitude d’autres sont escamotées par les dirigeants actuels.

Un état des lieux catastrophique

Un chiffre pour résumer la déliquescence de l’économie algérienne et l’état des lieux catastrophiques. Sur les 32 000 opérateurs exerçant dans le commerce extérieur, 1% seulement sont des exportateurs, soit près de 450 opérateurs dont moins de 160 exercent l’activité d’exportation d’une façon régulière alors que le reste des opérateurs travaillent presque dans l’informel.

Le Premier ministre tarde à intervenir pour indiquer le chemin à suivre et dessiner la feuille de route que le pays attend. Ses ministres, plus présents dans le politique, privilégiant leurs partis politiques respectifs que la résolution des problèmes quotidiens du citoyen.

Il suffit de jeter un coup d’œil sur le domaine de la santé et visiter, par exemple, les hôpitaux pour se rendre compte de l’état de détresse des citoyens et de leurs souffrances. Quelles réformes ont été engagées dans ce domaine vital ? Quelles perspectives ont été proposées ?

Dans ce secteur comme dans tous les autres, le constat est le même : rien de nouveau n’a été entamé. Seuls les arguments d’incompétence ou encore peu convaincants fusent. Les excuses avancées sont du genre : ils ne sont au pouvoir que pendant quelques mois et l’héritage est lourd.

Or ils ont rendu le front économique et social plus fragile. Nul ne se réjouit de l’impasse dans laquelle se trouve le pays : une croissance atone, un déficit qui se creuse, des recettes en devises qui chutent, un pouvoir d’achat qui régresse. La politique économique manque visiblement de visibilité.

Des hommes d’affaires qui veulent investir se méfient encore des lois trop contraignantes et bureaucratiques. Pour rattraper le temps perdu et une politique économique axée essentiellement sur des investissements publics, le pouvoir a enfin décidé de réagir et de corriger la trajectoire.

Un conseil interministériel consacré à la préparation de la loi de finances complémentaire (LFC) 2015 sera présidé, aujourd’hui par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. aLa réunion regroupera les ministres chargés des secteurs stratégiques, dont les Finances, l’Energie, l’Industrie, en plus de l’Habitat et celui de la Culture pour le mettre en phase avec la nouvelle politique d’austérité et d’encouragement aux entreprises productives.

Le gouvernement apporte ainsi les dernières retouches aux propositions de mesures devant être incluses dans la prochaine LFC qui devra être finalisée en juillet.

Le Premier ministre a d’ores et déjà annoncé que le gouvernement a opté pour la révision de l’impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) et la taxe sur l’activité professionnelle (TAP) pour favoriser la production et l’investissement dans le cadre de la loi de finances complémentaire.

Le taux de l’IBS a été unifié à 23% par la loi de finances de 2015, alors qu’il était auparavant de 19% pour les entreprises de production et de 25% pour les sociétés d’importation et de services. Le Premier ministre a également cité la révision fiscale concernant la TAP et l’IBS parmi d’autres mesures prévues dans le cadre de la LFC 2015 pour la diversification de l’économie.