L’ONG de lutte contre la corruption Transparence International (TI) a rendu public aujourd’hui, mercredi 27 janvier 2016, son Indice de perception de la corruption dans le secteur public (IPC) pour l’année 2015. Sur le tableau figure 168 pays, dont l’Algérie, contre 175 en 2014. S’Agisant particulièrement de l’Algérie, il faut noter que les choses n’ont pas évolué.
En effet, notre pays obtient encore une fois la note de 3,6 sur 10, ce qui la situe à 88ème place sur 168, soit le même score que celui des années 2014 et 2013, mais avec une remontée de 12 places – 100ème place en 2014. Sauf que cette remontée s’explique seulement par un nombre moins important de pays dans le tableau de cette édition et 7 pays « ex-æquo » à la 88ème place !
Sur le continent africain, l’Algérie occupe la 17 ème place et la 9 ème dans la région du Maghreb et Moyen-Orient (MENA). L’Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC) considère que « l’Algérie – qui stagne avec le même score de 3,6 sur 10, trois années d’affilée – n’enregistre aucun progrès en matière de lutte contre la corruption ».
Pour l’AACC, « ce très mauvais score confirme l’absence de volonté politique du gouvernement algérien » et que « la ratification par l’Algérie en 2004 de la Convention des Nations Unies contre la corruption et la promulgation de la loi du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption n’auront servi à rien ».
Pour l’AACC, « L’Algérie ne peut pas améliorer son score actuel dans l’Indice mondial de perception de la corruption : 1. tant que le pouvoir continue d’organiser des procès judiciaires sur les gros scandales de corruption où les principaux commanditaires sont épargnés et protégés en toute impunité ; 2. tant que la justice ne sera pas indépendante ; 3. tant que l’on continuera à réprimer les dénonciateurs de la corruption ; 4. tant que la très mauvaise loi du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption ne sera pas révisée et ne sera pas réellement conforme à l’esprit et à la lettre de la Convention des Nations Unies contre la corruption ; 5. tant que les associations libres et indépendantes du pouvoir seront interdites et réprimées ; 6. tant que les institutions gouvernementales devant œuvrer pour la bonne gouvernance demeureront inertes, inefficaces, bureaucratiques et dépendantes de l’Exécutif , à l’image notamment de l’Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLCC), de l’Office central de répression de la corruption, de la Cour des comptes, de l’Inspection générale des finances ( IGF) et de la Cellule du traitement du renseignement financier ( CTRF) ».