Lors d’une cinquième réunion de la commission mixte d’historiens mise en place par Paris et Alger pour examiner la période de la colonisation française, la partie algérienne a transmis une liste de biens à restituer par la France. Selon un communiqué transmis lundi à l’AFP, cette réunion s’est tenue la semaine passée au Centre des archives nationales à Alger.
La commission mixte, composée d’historiens français et algériens, a reçu une «une liste ouverte de biens historiques et symboliques de l’Algérie du XIXe siècle, conservés dans différentes institutions françaises, proposés à la restitution à l’Algérie sous forme de gestes symboliques».
Cette liste inclut notamment des objets appartenant à l’émir Abdelkader, figure de la résistance algérienne, tels que des missives, des effets militaires, un sabre, un burnous, un canon et un coran.
Abdelkader, emprisonné au château royal d’Amboise de 1848 à 1852 après avoir mené la résistance des tribus de l’Ouest algérien contre la colonisation française, a laissé un patrimoine significatif. À cela s’ajoutent la clé et l’étendard de Laghouat, ainsi que les biens d’autres chefs de la résistance, comme la tente d’Ahmed Bey.
L’Algérie considère la restitution de ces biens comme une question de souveraineté et d’honneur, et exhorte la France à prouver sa bonne foi dans la résolution de ce dossier mémoriel. Bien que la France ait donné son accord de principe pour la restitution lors de précédentes rencontres, des complications subsistent, notamment pour les objets appartenant à des collections privées.
La restitution des biens culturels algériens, un défi diplomatique
Lors de cette réunion, l’Algérie a demandé aux historiens français de transmettre directement à Emmanuel Macron ses préoccupations concernant la restitution des biens culturels, archivistiques et autres. Les historiens français se sont engagés à « transmettre au président Emmanuel Macron la liste transmise par la partie algérienne, afin que les biens qui peuvent retrouver leur terre d’origine puissent l’être le plus rapidement possible», selon le communiqué.
La réunion a également abordé d’autres sujets liés aux archives, aux biens culturels et aux cimetières algériens en France datant du XIXe siècle.
Cette cinquième rencontre en un an entre les historiens algériens et français a convenu de poursuivre et finaliser la chronologie relative aux domaines militaire, politique, économique, social, culturel et humain du XIXe siècle. Un programme préliminaire de rencontres scientifiques, notamment axées sur les archives, a été proposé pour l’année universitaire 2024-2025.