e ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a déclaré plus d’une fois que « l’Algérie est devenu un pays exportateur net de stabilité », mais pas seulement, notre pays est devenu aussi exportateur net d’autocratie, aurait-il dû ajouter pour la petite précision.
S’il est vrai que notre pays est maintenant stable, comparé à d’autres où il ne fait plus bon vivre, il n’en demeure pas moins que l’Algérie est une autocratie, avec tout ce que cela comporte comme désagréments pour toute la société. C’est malheureux de l’écrire, mais l’Algérien vit dans un beau et grand pays qu’une caste est en train de transformer en propriété privée.
L’Algérie de 2015 ressemble à une diligence tirée par un attelage formé d’un cheval impotent et un autre en surpoids. Nul besoin, dans ce cas, d’être spécialiste en équitation pour deviner le sort de cette diligence pas comme les autres.
Par la faute de ses dirigeants, l’Algérie est devenue aussi l’exemple à ne pas suivre. En effet, dès qu’un chef d’Etat étranger cherche à amender la constitution de son pays pour se maintenir au pouvoir, les citoyens sortent manifester dans la rue en criant fort qu’ils ne sont pas les Algériens.
Changer la constitution pour rester président à vie a paru normal pour beaucoup de laudateurs bien de chez nous, qui n’ont d’ailleurs pas hésité à justifier l’injustifiable, sans oser toutefois rétorquer au président américain, Barack Obama, qui avait vilipendé ces présidents qui changent la constitution pour rester au pouvoir. Le plus cocasse dans l’affaire est qu’on parle sans honte du retour à la limitation du nombre de mandats à deux dans la prochaine constitution. A croire que ces gens-là prennent la constitution pour un joujou !
Et ce n’est pas tout ! L’Algérie est maintenant gouvernée par un grand absent, qui n’apparaît que pour recevoir des étrangers ou Lakhdar Brahimi. Quant aux autres Algériens qui souhaitent le voir, ils sont traités de tous les noms d’oiseaux de mauvais augures, fussent-ils des Moudjahid de la première heure.
Il est à se demander si le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, pense des fois à l’Histoire et à ce qu’on dira de lui après son départ. A bien y réfléchir, on est tenté de dire qu’il ne pense qu’à l’ici et maintenant. « Après moi, le déluge ! », semble être son crédo.
Ahcène Bettahar