Les relations entre l’Algérie et le Maroc sont tendues depuis des années, mais la normalisation israélo-marocaine a provoqué des tensions sans précédent entre les deux pays voisins et elles semblent mener à un point de non-retour.
Le dernier dérapage diplomatique de la part du Maroc remonte au 14 juillet dernier lorsque la représentation diplomatique marocaine à New York (États-Unis) avait apporté publiquement son soutien au Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK).
L’ambassadeur du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, avait même fait passer une note dans laquelle il avait affirmé que « le peuple kabyle mérite de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination ». Une ligne rouge pour l’Algérie qui considère le MAK comme organisation terroriste.
Ce dérapage marocain a poussé l’Algérie à rappeler son ambassadeur à Rabat et avertir le Maroc contre d’ « autres mesures éventuelles » si le Makhzen ne clarifierait sa position. Ce qui a été le cas jusqu’à aujourd’hui.
En plus de ne pas clarifier sa position, le Makhzen est allé plus loin dans cette affaire. Jeudi dernier le ministre israélien des Affaires étrangères, Yair Lapid, a effectué sa première visite au Maroc durant laquelle lui et son homologue marocain ont accusé ouvertement l’Algérie de « jouer un rôle malsain avec l’Iran » dans la région du Sahel.
L’Algérie, de son côté, a vivement réagi aux accusations israélo-marocaines, en les qualifiant de « fallacieuses et malveillantes » et dénonçant « un aventurisme dangereux » du Maroc.
Les relations Algéro-marocaines s’approchent du point de rupture
Face à ces multiples dérapages, l’Algérie a décidé de revoir ses relations avec le Maroc. La décision a été prise ce mercredi 18 aout lors d’une réunion du haut conseil de sécurité présidé par le président Abdelmadjid Tebboune.
Lors de cette réunion, le Maroc a été au cœur des discussions. Outre la révision des relations avec le pays voisin, l’Algérie a accusé le Makhzen et Israël d’être « indirectement impliqués », via leur soutien au MAK, dans les incendies de forets ayant frappé dernièrement le nord du pays.
« Le MAK reçoit le soutien et l’aide de parties étrangères, en tête desquelles le Maroc et l’entité sioniste (…) Les actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l’Algérie nécessitent la révision des relations entre les deux pays et l’intensification des contrôles sécuritaires aux frontières Ouest », a indiqué le communiqué sanctionnant la réunion.
Cependant, la décision de l’Algérie de revoir ses relations avec le Maroc soulève plusieurs interrogations : Alger veut-elle rompre ses relations avec Rabat ? Les liaisons aériennes entre les deux pays voisins seront-elles suspendues ? Le temps nous le dira…