Elle a symboliquement voulu montrer que les Etats-Unis et Cuba ne sont pas si éloignés…
L’américaine Diana Nyad, 64 ans, a bouclé lundi la traversée à la nage entre Cuba et la Floride à sa cinquième tentative, devenant la première à effectuer cette traversée sans la protection d’une cage anti-requins.
«J’ai trois messages», a lancé la nageuse sur la plage de Key West à son arrivée, 52 heures et 54 minutes après son départ de Cuba. «Le premier, c’est qu’il ne faut jamais, jamais abandonner. Le deuxième, c’est qu’on n’est jamais trop vieux pour poursuivre ses rêves. Et le troisième, c’est que ça ressemble à un sport individuel, mais c’est un travail d’équipe».
Visiblement épuisée, Diana Nyad, qui pensait initialement couvrir en 80 heures les 170 kilomètres entre La Havane et Key West, à l’extrême sud-ouest de la Floride, a été accueillie par une foule venue nombreuse pour l’acclamer.
Une première tentative à 28 ans
La nageuse, considérée à une époque comme la meilleure du monde sur longue distance, avait déjà tenté à quatre reprises de franchir à la nage le détroit de Floride. Sa première tentative avait eu lieu en 1978, alors qu’elle avait 28 ans. Elle avait abandonné en août 2012 sa quatrième tentative après plus de deux jours en mer à lutter contre les méduses et les forts courants. Son dernier record en pleine mer remontait à 1979, lorsqu’elle avait nagé 165 kilomètres entre Bimini (Bahamas) et Key West (Floride).
L’Australienne Susan Maroney était jusqu’à présent la seule personne à avoir réussi la traversée entre Cuba et les côtes américaines, en 1997, alors qu’elle avait 22 ans. Elle avait réussi cet exploit à l’abri d’une cage anti-requins, contrairement à l’Américaine qui n’était équipée que d’une combinaison contre les piqûres de méduses pendant la nuit.
Symbole politique
Largement suivi sur les réseaux sociaux, son exploit, lundi, a même valu à Diana Nyad un message de Barack Obama sur son compte Twitter : «Félicitations à @DianaNyad. N’abandonnez jamais vos rêves».
Au moment de se lancer tôt samedi matin depuis un quai de la marina Hemingway, à l’ouest de La Havane, Diana Nyad avait assuré qu’il s’agirait de sa dernière tentative. L’Américaine visait, outre un exploit, un symbole politique en cherchant à montrer que, malgré les antagonismes entre les Etats-Unis et Cuba, «les deux pays sont finalement proches».