L’Ugta plaide pour l’installation d’un Conseil consultatif de la production nationale, et pour un renforcement des sanctions contre la contrefaçon.
Le secrétaire général de l’Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, dans une annonce faite à L’Expression, affirme que la rédaction du décret exécutif pour le lancement du crédit à la consommation touche à sa fin et devrait faire l’objet d’une annonce officielle, au plus tard, au début de l’année 2016.
Sidi Saïd nous a confié que plusieurs concertations ont été menées avec les ministres du Commerce, des Finances, et de l’Industrie. Devant les interrogations sur les reports et les retards qui ont affecté la mise en place de ce programme, le SG de l’Ugta explique qu’en plus des multiples problématiques liées d’abord au démarrage de la centrale des risques, à l’établissement de la liste des produits à commercialiser, aux déboires relatifs aux logiciels informatiques utilisés par les banques, et des licences d’importation, il subsistait également un risque de taille, celui de voir des opportunistes intégrer des produits découlant de l’importation dans le circuit du crédit à la consommation. A cet effet, il a fallu réfléchir et se concerter pour que cette dérive soit évitée par le biais des textes de loi qui seront mis en place.
Par ailleurs, il est utile de rappeler que le SG de l’Ugta a été de tout temps un fervent défenseur de la mise en place du crédit à la consommation. Il en a fait le cheval de bataille de la Centrale syndicale au point d’en arriver à demander l’interdiction d’importer tout produit électroménager produit en Algérie. Abdelmadjid Sidi Saïd rappelle que le crédit à la consommation est une réalité qui ne peut être remise en cause et précise que c’est l’aboutissement d’ un travail de négociation de longue haleine avec les pouvoirs publics. Sur un autre plan, le SG de la Centrale syndicale insiste sur l’importance du crédit à la consommation et son impact sur la campagne menée par la Centrale pour encourager la consommation nationale, le rétablissement du pouvoir d’achat, et surtout sur la réduction de la facture des importations. Dans ce sens, il faut préciser que l’Ugta plaide pour l’installation d’un Conseil consultatif de la production nationale, et pour un renforcement des sanctions contre la contrefaçon. Sur le terrain, et par une conjoncture économique aussi fragile, le crédit à la consommation aura le mérite d’une part, de booster la relance et la diversification économique, de favoriser la promotion de la PME, et de participer à la création d’emplois et de la richesse.
D’autre part, il confère au citoyen le confort de prétendre à une vie décente, sans pour cela avoir à se ruiner. A ce sujet, il est plus que certain que des millions d’Algériens attendent avec impatience ce lancement pour réaliser leurs rêves. Il s’agit de millions de citoyens qui ont bénéficié de logements pour lesquels il faut un ameublement, ou simplement de prétendre à améliorer un quotidien miné par les effets de la crise
Par ailleurs, il va sans dire que le lancement du crédit à la consommation constitue une lutte engagée contre l’informel, et les magnats de l’importation qui minent l’économie nationale, et viendra réguler une consommation jusque-là dictée uniquement par l’inflation.
Ceci étant, les précédentes annonces sans suite du lancement du crédit à la consommation ont généré chez les citoyens un effet de méfiance et se sont lassés d’être déçus, mais gardent un espoir, d’autant plus que leur confiance dans la centrale des risques demeure sans tache.