Le dialogue, pour sortir le pays de la crise politique, est «le seul salut » pour le peuple et l’Algérie, a affirmé, hier, le colonel à la retraite, Abdelhamid Larbi Chérif, animant le Forum du Courrier d’Algérie, sur l’actualité politique marquant la scène nationale, dont le cours est rythmé par le mouvement populaire pacifique du 22 février, pour le changement du système politique en place et l’édification d’ un État de droit.
Soulignant que le dialogue est la seule voie à même de dégager la solution à la crise politique, l’invité du Forum a appuyé, hier, la position que l’ensemble du peuple et les acteurs politiques, notamment de l’opposition, adoptent, quant à l’impossibilité de tenir l’élection présidentielle du 4 juillet, comme annoncé, par le Chef de l’État, Abdelkader Bensalah. Pour le colonel à la retraite des services de renseignement, Larbi Chérif, la tenue de l’élection présidentielle à une autre date que celle fixée par l’article 102 de la Constitution n’est pas exclue, des perspectives de l’Institution militaire, dans son accompagnement du mouvement populaire pacifique, dans la réalisation de ses revendications et ses aspirations. Plus explicite, il rappelle les propos tenus par le Chef d’état-major, le général Major, Ahmed Gaïd Salah, qui indique, le 23 avril dernier, dans son message : «il y a lieu de mettre à profit toutes les opportunités pour aboutir à une convergence des visions et un rapprochement des points à même de permettre d’aboutir à une solution, voire plusieurs, à la crise dans les plus brefs délais.»
La crise ne doit pas durer longtemps. Ce qui veut dire clairement, selon l’invité du Forum, que « la non-tenue de cette élection en sa date est prise en compte » par l’Institution militaire, d’autant plus que c’est une revendication du peuple, outre l’absence de réunion des conditions techniques et même politiques pour la tenue d’une présidentielle le 4 juillet prochain.
Et c’est en prévision de ce rendez-vous électoral, impossible à tenir, que tout le monde semble, notamment depuis ces derniers jours, être convaincu, d’autant plus que la fin de la semaine prochaine marquera la date du dépôt des dossiers de candidatures, au Conseil constitutionnel, alors qu’aucun dossier n’est ficelé (signatures…) à ce jour, par les 68 candidats que personne ne connait et aucun d’eux n’a ouvert une permanence électorale… Notre invité affirmera plus loin que «le départ d’un des 3B ne va plus tarder», assurant que ce n’est «plus qu’une question de jours, et il ne s’agira certainement pas de Bensalah, mais de Bedoui» a-t-il affirmé. Une étape devant, selon lui, ouvrir les portes et la voie du dialogue, en vue d’organiser une présidentiel transparente au terme de laquelle, dira Larbi Chérif « un président légitime sera élu par le peuple », et suite à quoi le locataire d’El-Mouradia élu procèdera aux réformes devant permettre au peuple et au pays de se doter d’Institutions légitimes et d’un État de droit, notamment par la séparation des pouvoirs, la nature du régime politique, et autres réformes, dont principalement la Constitution actuelle.
Poursuivant, il explique que le départ d’un des B, citant le premier ministre, Noureddine Bedoui, dans ses réponses aux journalistes, que ce dernier, « ayant été au contact avec le peuple tout au long de sa carrière, dont la période durant laquelle, il a était wali», a occupé le poste de ministre de l’Intérieur, dont une de ses missions étaient l’organisation des élections, et on ne peut amorcer un dialogue sur la tenue d’une élection présidentielle et l’amendement de l’article 194 relative à l’instance d’organisation des élections, alors que Bedoui, celui qui a supervisé les fraudes électorales, semble dire notre invité, «demeure à la tête de l’exécutif.» Pour le colonel à la retraite, Larbi Chérif, deux donnes importantes et essentielles ont fait que la crise en cours dans le pays n’a pas engendré des situations complexes, voire dramatiques, pouvant mener le peuple et le pays sur la voie des pires scénarios.
La première donne est la clairvoyance et la maturité des plus de 22 millions d’Algériennes et d’Algériens qui, depuis le 22 février dernier, «manifestent pacifiquement et avec civisme» pour le changement pacifique du système politique en place et l’édification d’un État de droit.
Le traitement de la situation par l’Institution militaire tout affrontement avec le peuple est la seconde donne déterminante, pour la suite des évènements, à ce jour, « a épargné au pays le pire scenario, celui que d’autres, ceux de la bande criminelle voulaient promouvoir» affirme notre invité, hier. Et pour mettre en branle ce plan, notre invité a confié que la lutte contre la corruption demandée par le chef d’état-major avait pour objectif de préparer un climat sein, pour le bon déroulement de la prochaine présidentielle, qui devra être retenue au terme du dialogue devant être amorcé, dans les plus brefs délais, pour aller à l’édification d’un État de droit, comme le réclament les millions d’Algériennes et d’Algériens qui sortent, depuis le 22 février dernier, à travers le pays chaque vendredi, et le prochain, sera leur 13ème de la mobilisation populaire pacifique.
Karima Bennour