Le juge instructeur près le tribunal de Sidi M’Hamed a placé, dimanche dernier, le Directeur général des laboratoires pharmaceutiques Merinal Nabil Mellah, sous mandat de dépôt pour des accusations de corruption.
Le Directeur de l’un des plus importants groupes pharmaceutiques en Algérie, le deuxième, est accusé de « blanchiment d’argent » et « d’infraction sur les mouvements de capitaux », selon ce qu’ont rapporté plusieurs sources médiatiques.
L’accusation porte principalement sur l’importation et la vente d’un médicament « à perte » pendant plusieurs exercices. La plainte a été déposée par le ministère de l’Industrie pharmaceutique. Cette plainte a été portée contre « Vapropharm », une filiale du groupe pour « pratique commerciale illicite », indique-t-on.
Suite de quoi, le DG du groupe ainsi que son frère, en sa qualité de cogérant, ont été présentés devant le procureur dimanche dernier. Nabil Mellah a été placé en garde à vue jeudi dernier, puis présenté le dimanche et placé en détention provisoire par le juge instructeur près la 6e chambre du tribunal de Sidi M’hamed.
Large campagne de solidarité sur les réseaux sociaux
Il faut noter que le placement en détention provisoire de Nabil Mellah avait suscité une large campagne de solidarité sur les réseaux sociaux. Les positions de cet homme d’affaires et ses engagements ont été mis en avant par plusieurs intervenants.
Il s’agit donc des dénonciations des mauvaises pratiques et de la gestion chaotique du secteur de l’Industrie pharmaceutique en particulier et du secteur sanitaire en général. L’accusé livre également des analyses économiques et même politiques quant à la situation du pays, d’où cet acharnement judiciaire, indique-t-on encore sur des postes publiés hier sur les réseaux sociaux.
« De par ses prises de positions tranchées et sans concession, Nabil Mellah se savait ciblé par le régime », a témoigné Abdellah Benadouda, un ami de du DG du groupe pharmaceutique, le qualifiant carrément « de détenu d’opinion ». Pour le journaliste Farid Alilat, « rien ne justifie son incarcération. Il aurait pu comparaitre libre comme cela a déjà été le cas à plusieurs reprises ».
Le journaliste Mahrez Rabia s’est également exprimé solidaire envers Nabil Mellah en écrivant sur sa page Facebook : « connus sur la toile notamment sur Twitter pour ses positions antisystèmes, il a été de ceux qui ont dénoncé les mauvaises pratiques du secteur de la santé affichant clairement ses positions vis-à-vis des stratégies chaotiques du secteur ».