Exemple de résilience vivant, l’artiste Nesrine Sehaba s’ouvre sur une facette douloureuse de sa vie : son combat avec la maladie. Souffrant d’endométriose depuis son plus jeune âge, cette dernière a vécu des années durant dans l’ignorance totale de sa maladie.
Quand le diagnostic tombe enfin, elle est anéantie par les prédictions des médecins quant à son avenir. C’est là que la jeune femme décide de ne pas céder au chagrin et de faire de sa vie la plus belle expérience qui soit, malgré la maladie.
L’endométriose vue par Nesrine Sehaba
C’est une jeune Nesrine, à peine âgée de 12 ou 13 ans, qui commence à remarquer des symptômes douloureux associés à ses règles. Ce qui interpelle particulièrement cette dernière, c’est que ses spasmes sont beaucoup plus douloureux que ceux des femmes autour d’elle. Son entourage la rassure faussement, lui indiquant que tout le monde souffre pareil, et qu’il « suffit de supporter » la douleur un moment.
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Perplexe, Nesrine continue à vivre sa vie normalement, mais est sujette à de violents épisodes de douleurs régulièrement. Son mal est tel qu’elle peine même d’accomplir ses activités quotidiennes. Nesrine décide alors de prendre son courage à deux mains et d’aller consulter un spécialiste. Et là, le verdict tombe… Elle est atteinte d’une maladie rare appelée l’endométriose, qui touche le système reproductif et qui entraîne des douleurs aiguës dans le bassin. Les conséquences de cette maladie peuvent être graves et aller jusqu’à provoquer l’infertilité chez certaines femmes.
Affligée, Nesrine prend la décision radicale de s’amputer de son utérus pour éviter d’avoir à souffrir toute sa vie. Décision contestée par son médecin traitant, qui l’encourage à aller de l’avant et à combattre la maladie avec courage.
De malade à artiste épanouie, le parcours de Nesrine Sehaba
Grace à l’accompagnement de son praticien, Nesrine réussit à surmonter cet obstacle psychologique et entame son traitement. Cette expérience provoque un véritable déclic chez la jeune femme, qui décide de poursuivre son rêve de devenir artiste. Elle laisse tomber son poste d’architecte dans un bureau d’étude et commence à faire le tour de l’Algérie en exposant ses œuvres. Elle participe ainsi à de nombreux évènements artistiques, et devient une référence régionale en matière d’art.
Poussée par l’enthousiasme, Nesrine entreprend des études supérieures en France en arts plastiques. Elle réussit grâce à ça à représenter l’Algérie auprès de plusieurs foires internationales. Elle se consacre désormais dans la sculpture sur sable, un domaine qui la passionne.
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Aujourd’hui, Nesrine Sehaba est une jeune femme épanouie qui souhaite faire profiter les nouvelles générations de son expérience. « Il y a des jeunes filles de 14-15 ans qui souffrent de cette maladie sans le savoir… C’est une pathologie douloureuse certes, mais elle n’est ni mortelle ni contagieuse, vous pouvez parfaitement vivre en paix avec ».
Elle invite ainsi les associations à organiser des campagnes de sensibilisation au niveau des écoles pour informer les jeunes. Avec ce geste, Nesrine espère promouvoir l’acceptation de l’endométriose dans notre société et attirer l’attention générale sur ses symptômes.