La prostate, organe spécifique à l’homme, peut grossir avec l’âge sous l’influence de la testostérone. Grâce à la chirurgie au laser HOLEP utilisée dans l’adénome bénin de la prostate, on obtient une récupération beaucoup plus rapide avec un risque de saignement minimal.
Bien que nous considérions généralement la prostate comme une maladie, ce n’est pas le cas. La prostate est un organe que possèdent tous les hommes. Et comme tout organe, la prostate est sujette à certaines maladies, comme les hypertrophies bénignes ou malignes et les infections.
Il est naturel que la prostate grossisse avec l’âge. Chez certains hommes, il peut s’agir d’un élargissement de la prostate vers l’extérieur, tandis que chez d’autres, elle peut s’agrandir vers l’intérieur. Comme elle n’appuie pas sur le canal urinaire, elle ne cause pas de problèmes de miction. Les hommes dont la prostate se développe dans l’urètre (vers l’intérieur) peuvent avoir des difficultés à uriner, même si la prostate est petite.
L’hypertrophie de la prostate qui perturbe le flux urinaire entraîne des problèmes tels que la présence de sang dans les urines, des difficultés à uriner, des calculs vésicaux, des infections des voies urinaires et des déformations de la vessie. L’échographie est nécessaire pour évaluer le degré d’élargissement de la prostate et la mesure de sa taille.
Dans cet article, préparé avec l’aide de Dr Elnur Allahverdiyev, spécialiste en urologie au Centre médical Anadolu, vous trouverez les réponses à vos questions sur la chirurgie au laser HOLEP qu’on utilise ces dernières années, notamment dans le traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate.
Traitement médicamenteux ou chirurgical ?
Lorsque l’hypertrophie de la prostate provoque des calculs vésicaux, la présence de sang dans les urines, des déformations de la vessie ou de graves problèmes de miction, une intervention chirurgicale s’avère nécessaire. Cependant, si le patient peut être traité avec des médicaments, la chirurgie n’est pas privilégiée.
Le test d’urodébitmétrie qui mesure la vitesse d’écoulement de l’urine du patient permet d’éviter de perdre du temps. Les médicaments apportent une amélioration de 25 % du flux urinaire.
Ainsi, si on conclut que le traitement médicamenteux est insuffisant, opérer sans perdre de temps sera une bien meilleure décision. Parce que, lorsqu’un patient prend un traitement pendant 3 à 5 ans et arrive à un âge avancé (plus de 70 ans), il peut ne pas être en mesure de subir une intervention chirurgicale.
HOLEP, le traitement du futur proche
Pour les prostates de plus de 80 grammes, les chirurgies ouvertes sont recommandées ; pour les prostates pesant moins de 80 grammes, on pratique des chirurgies fermées de type TURP sont effectuées. Dans ce groupe de patients, la méthode HOLEP est très prometteuse.
Cette méthode est une chirurgie basée sur la découpe au laser de la prostate. Par rapport à la chirurgie ouverte, le HOLEP présente l’avantage de provoquer moins de saignements, de minimiser les risques liés à l’anesthésie, de permettre une récupération plus rapide.
HOLEP est-il adapté à tous les patients ?
Bien qu’on puisse pratiquer aujourd’hui tous les types de chirurgie de la prostate, la méthode choisie dépend du diagnostic et de l’état de santé général du patient.
Bien que le HOLEP puisse être facilement réalisé sur tout patient chez qui on a diagnostiqué une hypertrophie de la prostate, cette technique est particulièrement recommandée pour les grosses prostates, car elle donne des résultats beaucoup plus probants par rapport aux chirurgies ouvertes. Cependant, dans cette méthode, le tissu prélevé ne peut pas être envoyé en pathologie. Or, dans certains cas, cette opération constitue un enjeu important, car elle permet de détecter un éventuel cancer. La technique TURP est meilleure en matière d’envoi des tissus en service pathologie.
Combien de temps dure le processus HOLEP ?
La durée de l’intervention varie en fonction de la taille de la prostate. Cependant, on peut dire que les chirurgies de la prostate prennent en moyenne 40 à 60 minutes. Si la prostate est très grande, la procédure peut prendre un peu plus de temps, car la zone à nettoyer sera également large.
Peut-on utiliser HOLEP pour des maladies autres que l’hypertrophie de la prostate ?
L’holmium est un type de laser et HOLEP signifie, en fait, l’utilisation du laser holmium sur la prostate. Dans certains cas, on l’utilise aussi pour ouvrir des sténoses dans les tumeurs endoscopiques du système urinaire ou dans les cancers de la prostate, mais ce n’est pas une pratique courante.
C’est une réussite collective !
Comme dans toutes les chirurgies, les opérations de la prostate réussissent mieux entre les mains d’un personnel expérimenté. L’expertise du chirurgien, la compétence de l’anesthésiste, les soins et le comportement des infirmières… Tous ont une importance critique dans les processus de diagnostic, de traitement et de suivi.
Comment détecte-t-on un cancer dans l’hypertrophie de la prostate ?
Tous les cas d’hypertrophie de la prostate ne signifient pas la présence d’un cancer. L’indicateur le plus largement utilisé aujourd’hui dans le diagnostic du cancer de la prostate est le test PSA. Cependant, une augmentation du PSA ne signifie pas toujours un cancer de la prostate.
Il faut garder à l’esprit qu’un rapport sexuel, une position assise prolongée, un traumatisme de la région de la prostate, une infection, une hypertrophie bénigne, — augmentent également le PSA. –
La présence d’antécédents familiaux représente également un facteur important. Dans ce cas, on peut effectuer le test génétique BRCA. S’il y a mutation, le patient présente un risque de développer un cancer de la prostate, et on doit donc le suivre de plus près. Si on détecte un nodule ou une lésion à risque à la suite d’une IRM prostatique multiparamétrique, on devra réaliser une biopsie prostatique par fusion IRM.