« Les enfants sont nés pour être heureux », tel était le slogan de l’Association algérienne enfance et familles d’accueil bénévoles, créée en 1985. C’est une association qui a eu ses lettres de noblesse puisqu’elle a eu les honneurs de l’ONU,
qui l’a élue parmi les 50 meilleures ONG représentatives dans le monde, lors de la célébration du cinquantenaire de la création de l’organisation mondiale. La méthode utilisée pour la prise en charge des enfants privés de famille, dont Jacqueline parle dans l’entretien, a fait ses preuves en matière de réparation des séquelles traumatisantes de l’abandon, lui a valu un suivi pendant une année par les experts de l’Unicef, qui a abouti à sa gratification et son élévation au rang d’association exemplaire.
Elle a été soutenue à bout de bras par des membres engagés pour la cause de l’enfance, avec l’appui de nombreuses personnalités du monde médical, à l’image des défunts Mohamed Boucebci (psychiatre), Djilali Belkhenchir (pédiatre), de la presse, dont Hamid Skif, du monde des arts et de la culture, Assia Djebar, Abdellah Belanteur, Rachid Boudjedra, Rachid Mimouni, Abdelkader Alloula, Leïla Sebbar, Djamel Amrani, sans oublier des médecins bénévoles européens, qui se déplaçaient en Algérie pour s’enquérir des cas difficiles. Pour ne citer que ceux-là.
Son aura commençait à dépasser les frontières avec la création de l’Institut méditerranéen de la petite enfance dans le parc zoologique de Ben Aknoun, de l’école de formation des berceuses grâce à la méthode Loczy, qui ont, depuis, été fermés pour des raisons inconnues. Son élan a été stoppé par le bureau qui a pris la relève suite au décès de Temi Tidafi. Et depuis, c’est la descente aux enfers. La pouponnière El Amel de Staoueli a été fermée sur décision de l’ex-ministre de la Solidarité qui, apparemment, n’aurait pas été satisfaite de la situation pour ne pas dire plus.
De plus, le silence des pouvoirs publics quant à la situation de déliquescence et de blocage de cette association par un bureau sortant, qui refuse à ce jour de céder la place, n’a cessé de surprendre. Ce qui a poussé de nombreux membres fondateurs à se retirer.
Le souci de nombreux membres fondateurs et d’honneur de l’AAEFAB qui, tous, ont « l’enfance au cœur », (titre d’un ouvrage collectif au profit de l’association auquel ont participé 50 femmes et hommes célèbres) est le devenir de ces bébés innocents, livrés à un collectif peu scrupuleux et un personnel non qualifié, malgré toutes les bonnes volontés.D. S