L’association redoute une explosion sociale : Les mises en garde de l’AVO-88

L’association redoute une explosion sociale : Les mises en garde de l’AVO-88
Écrit par CHAFIK AÏT M’BAREK

L’Association des parents des victimes et des blessés du  5 Octobre 1988 (AVO-88) de la wilaya de Béjaïa redoute fort « une autre explosion sociale pire que celles que l’Algérie indépendante a connues auparavant ».

Dans une déclaration rendue publique à un mois du 30e anniversaire de la révolte populaire d’octobre 1988, les membres de l’AVO-88 fustigent les partisans du pouvoir en place, notamment les partis se réclamant de la majorité présidentielle (FLN, RND, TAJ, MPA, ANR, El Karama…) qui soutiennent mordicus un cinquième mandat pour le président Bouteflika, jugé «mortifère ». Les rédacteurs de cette déclaration affirment, à ce titre, que « la similitude des conditions qui ont engendré le soulèvement populaire du 5 Octobre 1988, est plus que préoccupante » et appréhendent «l’éminence d’une redoutable explosion, pire que celle que nous avons vécue auparavant ». Ce qui les a amenés, d’ailleurs, à lancer un appel « à toutes les Algériennes et à tous les Algériens, quelle que soit leur fonction ou leur rang ou conviction, à faire un dépassement de soi et à se mobiliser pour sauvegarder l’avenir de la nation algérienne ».

Les animateurs de l’AVO-88 de Béjaïa soutiennent qu’« ensemble, nous pourrons construire une Algérie démocratique et sociale où le vivre ensemble ne sera pas un vain mot ». A cet effet, ils n’ont pas manqué d’interpeller les puissances occidentales, qui favoriseraient leurs intérêts immédiats au détriment de l’avenir de l’Algérie. «Etouffer le pays de Ferhat Abbès, d’Abane Ramdane et de Larbi Ben M’hidi et le pousser à l’effondrement, ne peut être que source d’exodes massifs et d’instabilité pour les pays de la rive occidentale de la Méditerranée», ont-ils mis en garde. Pour les membres de

l’AVO-88, l’examen de la situation générale prévalant dans le pays soulève moult interrogations et des inquiétudes quant à son devenir. Ils rappellent, au passage, que depuis les tragiques événements d’octobre 1988, ils n’ont pas cessé d’interpeller les décideurs sur « les périls qui guettaient le pays ».

Néanmoins, face à un « pouvoir autiste et aux antipodes des attentes du peuple algérien », celui-ci mène toujours l’Algérie vers « la reconduction du statu quo et mortifère à travers la mise en branle de tout l’appareil d’Etat, des partis majoritaires et satellitaires. Et ceci afin d’imposer une cinquième mandature du président Bouteflika », ont-ils déploré. Selon eux, en persistant « à vouloir coûte-que-coûte maintenir cette situation de désespérance, qui pousse à la fuite de notre jeunesse et l’élite de notre société vers des cieux plus cléments », on va inexorablement vers « une autre explosion sociale dont l’Algérie se passerait volontiers ». Et pour cause ? La situation politique et socioéconomique devient de plus en plus « alarmante », avec notamment « la baisse drastique du pouvoir d’achat des ménages et de la paupérisation de larges pans de la société algérienne ».