Contraignante pour les entreprises, mais favorable au développement économique
L’assureur crédit français à l’exportation, Coface, a maintenu cette année la notation de l’Algérie en A4, tout en qualifiant la situation algérienne d’assez bonne.
Par contre, en matière d’environnement des affaires, la Coface a donné une note B à l’Algérie, car l’organisme français trouve l’environnement des affaires moyen. Le recouvrement des créances est parfois difficile, les institutions présentent certaines fragilités, les entreprises évoluent dans un cadre instable ou peu performant.
S’agissant du même contexte, la crise mondiale a affecté l’économie algérienne par le canal commercial, se traduisant par une contraction de la demande d’hydrocarbures et une chute des prix du baril à partir du second semestre 2008. Ainsi, la croissance en 2009 a été contrainte par un recul de la production d’hydrocarbures qui a dû s’ajuster à la demande extérieure et aux quotas décidés par l’Opep.
Par ailleurs, en dehors du pétrole, l’activité a été en revanche robuste, notamment dans la construction et les travaux publics, soutenus par une politique contra cyclique. Malgré la diminution des recettes pétrolières, les revenus pétroliers mis en réserves au cours des années précédentes dans le Fonds de régulation des recettes (FRR) ont permis de poursuivre un vaste programme d’investissements publics (infrastructures et habitat).
D’excellentes récoltes, après une mauvaise campagne 2008, ont également contribué à la croissance. Or, les mesures prises pour limiter les importations ont pesé sur l’activité du secteur privé et sur l’emploi. En outre, l’interdiction du crédit à la consommation a touché la consommation des ménages.
En 2010, la reprise est portée par le rebond de la production d’hydrocarbure, qui s’ajuste à une demande extérieure en hausse progressive et en particulier à la demande européenne de gaz. Hors hydrocarbures, l’activité devrait continuer de progresser à un rythme honorable, soutenue par les dépenses publiques.
En outre, il est à noter que la chute des revenus pétroliers et la politique expansionniste ont fait apparaître un déficit public, en 2009, qui devrait perdurer en 2010, malgré la remontée des cours du baril.
Mais, à moins d’un effondrement durable des cours, les réserves du FRR sont suffisantes pour financer ces déficits. Le pays, a par ailleurs, un très faible endettement public, ce qui lui donne une certaine marge de manœuvre.
Malgré la diminution des exportations, la situation financière extérieure reste solide. Une politique active de désendettement extérieur, par l’interdiction faite aux entreprises d’emprunter à l’étranger et par le remboursement anticipé de la dette rééchelonnée, a ramené les ratios à des niveaux très faibles.
Au plan des politiques économiques, la Coface estime qu’on assiste à un renforcement de mesures de protectionnistes à l’encontre des investissements étrangers et des importations, peu favorable, à court terme à l’environnement des affaires et, à plus long terme, au développement de l’économie.
Ces mesures ont été adoptées fin juillet pour 2009 dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009. Les mesures touchant aux restrictions sur les importations peuvent entraîner des coûts accrus pour les entreprises.
En revanche, les entreprises tirent avantage de la fixation des jours de repos hebdomadaire le vendredi et le samedi, au lieu du jeudi et du vendredi, ce qui facilite l’activité avec l’étranger.
Finalement , l’Algérie avec 34 millions d’habitants, possède, de nos jours, une moyenne de 173 882 Millions de dollars de produit intérieur brut (PIB) et jouit, également, d’une importante réserves de pétrole et de gaz, d’un faible endettement extérieur et enfin de confortables réserves officielles de change.
Au plan macroéconomique Coface prévoit une croissance de 4,6 % en 2010 contre 2 % en 2009. Par contre, il est à constater que l’Algérie, dans sa politique économique, dépend toujours des revenus pétroliers, tout en suivant une politique restrictive à l’égard des investissements directs étranger, pénalisant ainsi les perspectives de développement et l’environnement des affaires, conclut la Coface.
Nassim I.