L’attractivité économique algérienne àl’aune des entreprises étrangère

L’attractivité économique algérienne àl’aune des entreprises étrangère

Beaucoup a été dit sur les mauvais classements de l’Algérie. Énormément de rapports ont été fournis sur le «mauvais élève» que serait l’économie algérienne. Un séminaire d’importance nationale s’ouvre aujourd’hui pour trouver les moyens les plus efficients de faire de l’Algérie un pays émergent dans des délais raisonnables.

Ces réflexions redondantes reposent sur un fait, l’échec de l’industrialisation du pays malgré les moyens colossaux investis dans les entreprises publiques et une dépendance, qui s’avère parfois dangereuse, aux revenus des hydrocarbures.

Toutes les options ont été mises sur la table depuis des années : de l’industrie industrialisante au libéralisme débridé, en passant par des partenariats public-privé. Les solutions proposées n’ont pas permis de trouver la bonne proportion pour le développement et la création de PME en nombre suffisant pour que l’Algérie puisse posséder un tissu industriel à la hauteur des enjeux.

La lutte contre la bureaucratie et son corollaire la corruption est toujours en cours. Cependant et malgré les efforts des pouvoirs publics en la matière, les citoyens ont toujours la même perception du niveau de corruption des appareils administratifs et économiques. C’est à ce niveau que le combat est le plus dur. Il s’agit de rétablir les liens de confiance entre administration et administrés. Un combat de tous les jours et qui doit être mené dans la plus grande transparence et avec un maximum de communication.

Le système financier et sa tiédeur sont souvent pointés du doigt par les opérateurs économiques. À ce niveau, la nécessaire révision de la pénalisation de l’acte de gestion n’est pas une vue de l’esprit. Rien n’a été fait pour libérer les banquiers de ce frein pénal. Il est donc normal que les crédits aux entreprises se situent à un niveau inférieur que celui voulu par les économistes et les gouvernants.

Dans ce contexte, il est tout à fait évident que l’indice de confiance des chefs d’entreprises en Algérie, bien qu’en amélioration de 6 points en septembre dernier par rapport au mois de juillet, reste toujours négatif, selon l’enquête mensuelle du Forum des chefs d’entreprises (FCE).

L’indice de confiance de septembre, qui est le mois de la rentrée économique, affiche une valeur négative de -12, mais il est en progression de 6 points par rapport aux indices des mois de juin et de juillet qui était de -18, souligne le FCE. Le baromètre de confiance, calculé sur la base des perspectives de production, le volume des commandes et le niveau des stocks, résulte d’une comparaison avec ceux des principaux partenaires de l’Algérie.

Ainsi, l’amélioration de l’indice de confiance global a été induite par «un regain d’optimisme» des chefs d’entreprise du secteur du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique (Btph) et ceux du secteur des services, souligne l’enquête.

Dans le secteur du Btph, l’indice de confiance est passé de -46 points en juillet à -13 points en septembre, soit une progression de 23 points en deux mois, indique le document, précisant que l’enquête ne couvre pas le mois d’août en raison des congés annuels.

Pour le secteur des services, l’indice de confiance est sorti de la zone négative, affichant une valeur positive, de +10, pour la première fois depuis une année et demi, réalisant un bond de 36 points par rapport à juillet lorsqu’il était à -26. La dernière valeur positive de l’indice de confiance du secteur des services remonte à avril 2013 où il s’était établi à +15.

Les entreprises algériennes et les pouvoirs publics semblent s’accorder à dire que les choses s’améliorent, mais pas à la vitesse voulue.

Pour les entreprises étrangères, la donne est différente. Avec un plan quinquennal qui pourra atteindre les 300 milliards de dollars avec les réévaluations coutumières, le marché algérien reste l’un des plus attractifs au monde. Pour ces entreprises, le climat des affaires, la corruption et tout autre frein à l’activité économique ne les indisposent pas. La marge bénéficiaire et le chiffre d’affaires à réaliser dans notre pays sont les deux facteurs déterminants dans la prise de décisions.

Pour les investisseurs étrangers, l’économie algérienne est très difficile à pénétrer, mais «une fois dedans, les marges sont magnifiques». Il semblerait que les étrangers savent comment faire affaire avec les Algériens. Ils sont bien plus pragmatiques que nos investisseurs qui confondent affaires et politique. Il serait peut-être temps de libérer l’économie du politique.

A. E.