Le gouvernement entend prolonger son plan d’austérité et ne pourra pas reculer face à cette décision. Certains produits, dont le carburant, seraient concernés par une augmentation de leurs prix jusque-là subventionnés. Ce qui ne va pas rassurer le front social sur son équilibre.
Des décisions risquées vont peser de tout leur poids sur le pouvoir d’achat des ménages qui se contracte déjà avec l’augmentation sans cesse de certains produits de base. Selon des sources concordantes, le gouvernement va plancher dans quelques jours sur la reconduction du plan d’austérité en diminuant certaines subventionssur des produits courants. Sauf le pain et le lait en sachet qui continuent d’être soutenus par l’Etat, l’on parle de la baisse de certaines charges qui sont comme un fardeau sur le Trésor public.
Dès lors la parade est d’augmenter encore certaines taxes sur des produits qui sont jugés « non utiles » ou « pas prioritaires » pour la consommation. Et surtout, il y aurait selon les mêmes sources une augmentation des prix du carburant dont le litre d’essence est actuellement à 13 DA et donc soutenu par les pouvoirs publics.
L’Etat qui supporte ainsi unelourde facture de cette subvention voudrait compenser les pertes de la trésorerie publique. Cela va entraîner une remise encause de la paix sociale qu’a consacrée l’Etat pour prévenir tout risque de débordement social. Déjà fragilisées, les couches sociales déshéritées ne savent plus à quel saint se vouer.
Certains acquis vont tout bonnement disparaître comme la subvention au logement social qui à partir de l’année prochaine ne sera plus de mise. Jusque-là, la catégorie la plus vulnérable avait bénéficié du logement social où l’Etat prenait en charge toute l’opération.
Aujourd’hui avec une crise aiguë qui affecte l’équilibre des deniers publics, il est question de faire payer le citoyen ou de le faire participer aux charges pour le logement social. Outre le logement, la subventionsur le transport public va également connaître un changement dans la perspective de libérer un peu les prix sans préciser pour autant l’échéance de cette décision. C’est en effet depuis le début de l’année que le gouvernement n’a cessé de marteler que les subventions devenaient de plus en plus coûteuses pour l’Etat.
La moitié des salaires dans la Fonction publique est considérée comme des dépenses de trop pour un secteur qui est entretenu totalement par le Trésor public. De plus, une dévaluation de la monnaie ne présente pas actuellement un avantage pour les ménages qui n’arrivent pas dans la majorité des cas à se procurer l’essentiel et voient dans cette décision un impact négatif sur la consommation courante. Autrement dit, le dinar algérien est devenu une « monnaie de singe » qui n’a pas une réelle incidence dans sa parité de pouvoir d’achat.
Ce dernier continue de s’éroder au gré des fluctuations avec une disponibilité certes de tous les produits mais sans être accessibles pour tous les Algériens. Rappelons qu’une enquête du Snapap avait conclu qu’il faut un salaire minimum de 55.000 DA pour une famille composée de 5 personnes et une initiative de l’Etat pour permettre une charge de loyer pour un F3 à raison de 15.000 DA. Des propositions qui ne seront pas prises en compte du moment que l’Etat ne veut plus céder sur ce front.