Les chauffeurs de taxi en Algérie confrontent une crise sans précédent.
Lors d’une récente réunion avec la commission des transports de l’Assemblée populaire nationale, les représentants des chauffeurs de taxi ont exprimé de vives inquiétudes quant à leur futur.
Avec environ 200 000 emplois menacés, due à l’instabilité du secteur, la concurrence accrue des transports clandestins et des tarifs devenus obsolètes.
Les défis majeurs
Les syndicats, notamment le Syndicat national et la Fédération des chauffeurs de taxi, ont pointé du doigt plusieurs problèmes critiques.
Parmi eux, la tarification réglementée depuis 2012, les coûts élevés d’entretien des véhicules, et l’impact néfaste des taxis clandestins qui s’approprient une part croissante du marché.
Cette concurrence illégale affaiblit considérablement la profession.
Des revendications claires
Face à ces défis, les syndicats appellent à des mesures urgentes, comme la réduction de l’impôt forfaitaire unique à 0,5 %, l’annulation de l’obligation d’utiliser des compteurs et la révision des tarifs.
Ils réclament également la digitalisation des services publics et l’autorisation d’importer des véhicules de moins de cinq ans pour moderniser le parc.
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Ces propositions visent à offrir une bouffée d’oxygène à une profession en grande difficulté.
Des tarifs figés depuis 2012
L’un des principaux griefs des chauffeurs de taxi concerne le gel des tarifs depuis plus de 12 ans.
Le Syndicat national des transporteurs par taxi (SNTT) a soumis une lettre au ministre des Transports en décembre dernier pour demander une augmentation des prix des courses, faisant écho aux augmentations de salaires et retraites récemment adoptées pour contrer la hausse du coût de la vie.
Selon le SNTT, les chauffeurs de taxi, au même titre que d’autres travailleurs, subissent une forte pression financière.
La concurrence des VTC
Les chauffeurs de taxi algériens sont également en guerre contre les applications de VTC, comme Yassir, qui connaissent une popularité croissante dans le pays.
Ces services sont accusés de pratiquer une concurrence déloyale, opérant sans les autorisations requises.
Le SNTT envisage même de porter plainte contre Yassir pour violation des lois algériennes relatives au transport.
Malgré certaines actions des autorités, les taxis traditionnels continuent de subir la concurrence des chauffeurs VTC, qu’ils considèrent comme une menace directe à leur survie.
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En somme, le métier de chauffeur de taxi en Algérie se trouve à un tournant critique.
Si des solutions concrètes ne sont pas mises en œuvre rapidement, des milliers de professionnels pourraient perdre leur emploi, et la profession, telle que nous la connaissons, risque de disparaître.