Boukhalfa Yaïci, président de Cluster Energie solaire déplore le manque de visibilité du gouvernement algérien dans sa politique de déploiement des énergies renouvelables et rappelle ses propositions pour une politique de stratégie nationale de promotion de « l’énergie solaire et l’efficacité énergétique » en Algérie. Le potentiel existe mais les réalisations ne suivent pas par manque de visibilité du côté des décideurs.
Abdelhalim Benyellès – Alger (Le Soir) – L’Algérie produit beaucoup plus qu’elle ne consomme en matière d’énergie solaire, a constaté le spécialiste, hier mercredi, à l’émission de «l’Invité de la Rédaction» de la Chaîne 3, arguant que la taille du marché algérien est de 5 mégawatts (mW) alors que la capacité de production nationale s’élève à 190 mW. Et même si le gouvernement a tracé l’objectif de production de 22 000 mW à l’horizon 2030, Boukhalfa Yaïci n’y croit pas trop.
A cet effet, considérant Cluster Energie solaire comme une force de proposition dans le domaine du déploiement des énergies renouvelables, il déclare que certaines propositions ont été soumises au gouvernement dont la mise en place d’une entité spécialisée qui doit veiller à l’application des programmes énergétiques, un commissariat national composé de compétences du domaine qui jouit de tous les pouvoirs de décision, ce qui constitue, selon lui, la nouvelle configuration de la gestion de la politique énergétique en Algérie.
« Rien n’a été fait jusque-là », a-t-il constaté, « en raison de la diversification des acteurs où la compétence fait défaut ». Il s’agit du ministère de l’Energie, du ministère de l’Environnement et des Energies renouvelables, de la Sonelgaz, la Sonatrach ainsi que du CREG (Commission de régulation de l’électricité et du gaz), une filière de la Sonelgaz.
Dans le même contexte de critique de la politique énergétique adoptée jusque-là en Algérie, l’invité de l’émission de la Chaîne 3 dira qu’« il ne suffit pas de dire que nous disposons du meilleur ensoleillement au monde ». En fait, il renvoie les raisons du retard enregistré dans le domaine de la réalisation des programmes de l’énergie solaire aux « mentalités des responsables », ces derniers, qui, selon lui, accordent beaucoup plus d’importance à l’énergie fossile, ce qui retarde le processus de transition vers l’énergie renouvelable. « Bien des échéances ont été ratées », déplore-t-il, citant le cas du lancement de l’usine de panneaux photovoltaïques en 2014 à Rouiba par la Sonelgaz, restée sans lendemain.
« L’Algérie dispose de 19 000 écoles qui devraient être équipées de panneaux solaires photovoltaïques », a-t-on fait savoir au cours de l’émission, ce qui constitue un poids financier insurmontable dans la gestion des APC, constate-t-on.
A cet effet, il a été préconisé d’équiper chaque établissement scolaire de panneaux solaires fonctionnels durant 3 trimestres de l’année, alors que l’énergie produite au cours du 4e trimestre, qui coïncide avec les vacances d’été, alimenterait les équipements de la municipalité, et qui serait très rentable pour leurs situations financières. Il s’agit là d’un des aspects du retour d’investissement du déploiement des énergies renouvelables et de la rentabilité de la politique de l’énergie solaire.
A. B.