Les plaidoiries dans le procès en appel impliquant les deux anciens Premiers Ministres, Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia, dans l’affaire du montage automobile et du financement occulte de la campagne Présidentielle de 2019, s’est poursuivi ce jeudi, 14 janvier, à la Cour d’Alger.
Me Mourad Khater, avocat de l’ancien Premier Ministre, Abdelmalek Sellal, a estimé que « son client ne peut en aucun cas être jugé pénalement, dans la mesure où l’acte de gestion, en sa qualité d’ancien Premier Ministre, est souverain et politique ».
Pour Me Khater, « Sellal n’a fait qu’appliquer un programme présidentiel adopté par les deux chambres du Parlement », dans ce même sens, l’avocat a souligné que « les décisions du Conseil national des Investissements (CNI) étaient prises de manière consensuelle par les Ministres qui le composaient ».
Par ailleurs, la défense de Sellal a affirmé que « les avantages octroyés aux investisseurs Tahkout, Bairi et Oulmi l’ont été dans le cadre de la loi », soulignant que « la décision de geler l’importation des SKD-CKD, dans le cadre du montage automobile, a été prise afin de « préserver le trésor public » ».
L’avocat de l’ancien Premier Ministre a également fait savoir qu’ « il avait donné instruction pour le strict respect des lois relatives au foncier agricole », rajoutant que « son fils, Farés Sellal, n’avait pas bénéficié d’indus privilèges ». Me Khater a plaidé pour « l’annulation de la peine prononcée à l’encontre de son client et l’acquittement de ce dernier ».
Il convient de noter que le Procureur général près la Cour d’Alger avait requis, ce mercredi, une peine d’emprisonnement de 20 ans à l’encontre des deux principaux mis en cause, à savoir Sellal et Ouyahia, ainsi qu’une amende d’un (1) million de dinars.
« Ouyahia a fait beaucoup de sacrifices pour le pays, au détriment de sa liberté »
De son côté, Me Amine Karaouada, avocat de l’ancien Premier Ministre, Ahmed Ouyahia, a tenté de justifier les récentes révélations e son client, au sujet de la vente de lingots d’or, reçus en cadeaux, au marché noir. À cet effet, l’avocat a estimé que « la déclaration de son client est considérée comme « un mensonge légitime » dans des circonstances exceptionnelles », rajoutant que « l’histoire rendrait justice à son client ».
« Mon client est à l’isolement depuis 10 mois, on accepte tout, mais quelqu’un le décrit comme un membre de la bande « 3issaba », on ne peut pas l’accepter. Ahmed Ouyahia est propre, l’histoire lui rendra justice. Comme elle a rendu justice à Messali Lhadj et Ahmed Benbella », a soutenu l’avocat d’Ouyahia.
« Ahmed Ouyahia a fait beaucoup de sacrifices pour le pays et à ce jour, au détriment de sa liberté, madame la juge, nous étions dans un bain de sang, mais nous oublions rapidement. Nous ne devons pas être ingrats », a-t-il conclu.