Une journée d’étude s’est tenue lundi sur le parcours du premier président du Gouvernement provisoire algérien Ferhat Abbas à la salle de conférences de la cité administrative en présence de son fils Halim.
Organisée par la wilaya à l’occasion de la célébration du 33e anniversaire de la mort du fils de Bouaâfroune qui est mort chez lui à Kouba le 24 décembre 1985, cette rencontre a comporté une exposition des photos de Ferhat Abbas durant son parcours politique depuis son ralliement au Front de libération nationale en avril 1956 au Caire, des communications animées par des universitaires et académiciens venus de certaines wilayas.
Dans sa communication sur le parcours politique de cette figure emblématique du nationalisme algérien, Bourgheda Ramdane de l’université de Guelma a affirmé que la colonisation française au Maroc et en Tunisie était un protectorat alors que l’Algérie était trois départements français. Il a souligné que le colonisateur imposait aux indigènes la soumission par la force soit par la guerre ou la guerre économique à travers les dépossessions foncières, les déplacements et les déportations des populations et leur intégration forcée.
Bourgheda a ajouté que l’ouvrage «La nuit coloniale» de Ferhat Abbas est un procès en règle du régime colonial négationniste. Poursuivant son intervention, il a indiqué que le pharmacien de Sétif a combattu la France dans le cadre légal soulignant qu’il a tenté le démantèlement du régime colonialiste de l’intérieur.
Abordant le controversé article «La France, c’est moi» l’orateur a estimé qu’on doit tenir compte du contexte de cette contribution sans toutefois omettre de dire que la quasi totalité des acteurs qui ont critiqué le fils de Béni Amrane n’ont pas lu la totalité de l’article en question.
De par ses origines paysannes, le fils de douar Hedjar el Miss dans les monts de Bouaâfroune demeure «très attaché aux fellahs et leurs douleurs, de ses compatriotes qui vivaient dans un dénuement total et fustigeait le régime pénal imposé par le colonialisme aux indigènes», a ajouté Bourgheda. «Là-bas, dans un douar lointain, dans une chaumière de bois, près d’un kanoun enfumé, sommeille ma grand-mère, son chapelet à la main. Cent ans de souvenirs, de labeur et de misère pèsent sur ce corps usé, ratatiné et flétri. Des marmots barbouillés de terre l’accablent de leur tendresse, plus loin dans d’autres chaumières, les hommes rentrent pieds nus, pouilleux et misérables.
Un lien irréductible m’unissait à ces êtres simples qui m’aiment et que j’aime : leur sang est mon sang», a écrit l’auteur de «L’indépendance confisquée». Il convient de rappeler que Ferhat Abbas de son vrai nom Ferhat Abbas El Meki est né le 24 août 1899 au douar Hedjar el Miss dans la localité de Bouaâfroune relevant alors de la commune de Chahna (actuellement son lieu de naissance relève du territoire de la commune de Oudjana). Il est décoré par le défunt président Chadli Benjedid de la médaille du résistant le 30 octobre 1984. Ferhat Abbas est mort à Alger le 24 décembre 1985. Il est enterré au Carré des Martyrs du cimetière El Alia d’Alger. il a à son actif plusieurs ouvrages dont entre autres, «Le jeune algérien, La nuit coloniale, L’autopsie d’une guerre, L’indépendance confisquée, Demain se lèvera le jour».
Notons enfin que ces ouvrages ont été réédités par Alger livres édition.
Bouhali Mohammed Cherif