Le 5 juillet, de l’indépendance à la consécration

Le 5 juillet, de l’indépendance à la consécration

A l’approche de cette date, mes pensées s’envolent vers ceux, qui, comme moi, n’ont pas connu et/ou ceux qui n’ont pas eu suffisamment le temps de profiter de leurs pères disparus sous les balles assassines du colonisateur destructeur. Oui, combien d’orphelins, combien de veuves, combien d’invalides et combien de chahids ! Tel est le cas des sacrifices pour que vive l’Algérie éternellement libre et indépendante.

A l’approche de cette date, c’est aussi le moment de remémoration et de contemplation sans oublier la consécration des réalisations. Cette terre d’honneur est devenue prospère. Cette terre est devenue lieux de paix et de réconciliation en intra et en extra. Ce 5 juillet 2015 coïncide avec un moment majeur à l’échelle internationale. Au moment où certains pays, fort de leur puissance financière, draient d’autres pays suiveurs et les enfoncent dans des guerres fratricides, l’Algérie réussi encore une fois à instaurer la paix et réconcilie les frères ennemis. L’accord de paix entre le gouvernement malien et les autres parties en conflit viennent de signer l’accord de paix à Alger. Ceci n’est pas nouveau, ceci n’est pas dicté par le seul souci d’instaurer la paix aux frontières. Non l’Algérie est férue de paix.

L’Algérie a su amener la paix entre l’Éthiopie et l’Érythrée, entre l’Irak et l’Iran, entre les États unis et l’Iran en 1979. Et l’œuvre en faveur de la paix continue à l’instar des efforts déployés pour régler la crise libyenne. Le 5 juillet rappelle que l’Algérie n’aime pas la guerre, qui lui a été imposée, et apprécie la paix, qu’elle a arrachée. Le 5 juillet rappelle à plus d’un égard, au monde entier, l’histoire sacrée du pays qu’est le nôtre, et la bravoure de tout un peuple vaillant et combattant. Si le rouleau compresseur, dévastateur de la machine coloniale dotée de tous les moyens sophistiqués pour soumettre l’Algérie, effacer son identité, dresser ses habitants les uns contre les autres, a usé de toutes les stratégies, de tous les subterfuges, pour réaliser sa mission, la bravoure du peuple algérien en a décidé autrement : L’Indépendance au rendez-vous. La colonisation a spolié les terres, et a mis main basse sur les richesses de l’Algérie. Elle a commis les pires atrocités : Enfumades, extorsion de richesse, expropriation par la force, expulsion des villageois, instauration de la ségrégation, fermeture des écoles, utilisation de personnes comme chair à canons lors de la Première et Seconde guerres et en fin un million et un demi-million de martyrs. Devant cette situation chaotique les Algériens ne sont pas restés les bras croisés : ils ont résisté, combattu, sauvegardé, depuis la résistance de l’Émir Abdelkader jusqu’au jour béni qui est venu annoncer la consécration et le recouvrement de l’indépendance totale. 05 juillet. Au lendemain de l’indépendance, la situation est catastrophique.

Le pays est en ruine, les caisses vides, l’infrastructure ébranlée. Pourtant, la ténacité du peuple algérien a encore une fois fonctionné pour redresser le pays, construire ce qui a été détruit et rejoindre le concert des nations libres. En quelques années seulement, l’Algérie, Mecque des révolutionnaires, a pu devenir un modèle de progrès et de stabilité. Malheureusement, l’Algérie a dû faire face, encore une fois, à une situation difficile, celle de la décennie noire. Période qui nous a couté chère en vies humaines et en matériel, sans oublier l’impact sur le plan moral et psychologique. En effet, plusieurs intellectuels ont été assassinés, plusieurs agents de l’ordre ont payé de leurs vies, plusieurs infrastructures ont été incendiées et détruites, plusieurs villages et douars vidés de leurs habitants et plusieurs personnes ont pris le chemin de l’exil. Durant cette période, au moment où des pays, parfois frères, voyaient en Algérie un laboratoire en guise d’expérience et d’essai, d’autre se précipitaient pour instaurer un embargo. Toutefois, l’armée algérienne a su défendre le territoire algérien tout en restant républicaine. Pas une seule fois l’amalgame a été fait entre Islam et intégrisme.

Grâce à cette clairvoyance, grâce au caractère républicain, le pays a pu s’en sortir. Aujourd’hui, alors que l’Algérie a su vaincre le terrorisme, plusieurs pays semblent découvrir la bête immonde. Cependant, l’Algérie active de rencontre en rencontre pour mobiliser les décideurs de ce monde afin de trouver une solution définitive pour éradiquer le phénomène de l’intégrisme. Dans ce contexte international, on ne peut plus morose, entre crise économique et conflits de tous genres, l’Algérie fière de son passé, continue à faire des jaloux qui cherchent par tous les moyens, à l’entrainer dans une situation qui ne sied point à sa vision des choses. L’Algérie aide à retrouver la paix, mais refuse de s’ingérer dans les affaires internes des pays frères et voisins et refuse toute coalition pour faire la guerre. Par ailleurs, l’Algérien ne doit pas oublier ce passé glorieux. Il doit être fier du 05 juillet.

Il doit se rappeler que la colonisation a cherché des alliés parmi la population algérienne. L’administration coloniale a, pendant 132 ans, essayé d’opposer le berbère à l’arabe. Aujourd’hui, la main dans la main, on doit continuer à honorer la mémoire de ceux qui ne sont pas tombés dans ce piège. Nous devons continuer à brandir notre fraternité, notre union, notre algérianité. Hier la colonisation a voulu séparer le nord du sud algériens et nos aïeux ont refusé, ont résisté et n’ont voulu que d’une indépendance et intégrité totale du pays du nord au sud et d’Est en Ouest. Aujourd’hui pas de place au régionalisme. Telle devrait être notre devise. La colonisation a enrichi, hier, les Caïds et a corrompu certains fonctionnaires. Aujourd’hui, on ne doit pas laisser place à la corruption, au détournement et à l’usurpation. Honorons le sang de nos martyrs qui ont donné de leurs vies pour que vive l’Algérie. Le cinq juillet nous rappelle notre passé glorieux, nous renseigne sur notre histoire et nous arme pour l’avenir.

Abdelkader BACHIR