Le 8 octobre 1957, les habitants de la Casbah et de tout Alger sont réveillés en pleine nuit par le bruit sourd d’une explosion, d’une violence inouïe, qui a soufflé deux petits immeubles, tuant sur le coup quatre de nos valeureux héros, ainsi qu’une vingtaine de personnes parmi les victimes civiles.
Il est minuit quand les paras de la deuxième compagnie de combat cernent le quartier abritant la cache en haute Casbah où sont retranchés nos quatre valeureux martyrs. On fait évacuer la population des maisons comprises dans l’îlot. Vêtu d’une djellaba dont la capuche lui recouvre en partie le visage, un homme est emmené par les paras dans la maison vidée de ses habitants, au 5 rue des Abdérames, monte au premier étage, fait déplacer un divan et montre sur le mur l’ouverture de la cache, un rectangle d’environ 40 cm sur 50 cm.
Les paras tentent de parlementer avec Ali la Pointe, qui se terre dans le silence. A 5 heures du matin, l’armée coloniale décide de plastiquer la maison. L’explosion est d’une violence inouïe, emportant Ali la Pointe, Hassiba, « une jolie jeune fille de dix-sept ans, délicate, élégante, instruite, héritière d’une riche famille bourgeoise qui ne pensait qu’à la victoire de la révolution », P’tit Omar « dont les yeux noisette riaient tout le temps », et Mahmoud Bouhamidi (*).
Cela eut lieu, quelques jours seulement après l’arrestation de Yacef Saâdi en compagnie de sa principale collaboratrice Zohra Drif, détentrice des archives de la Zone autonome d’Alger, le 24 septembre, au terme d’un plan diabolique de l’armée coloniale, pour mettre fin aux attentats commis par le FLN dans Alger et qui visaient la population européenne.