Après s’être péniblement relevés de la chute de vendredi dernier, qui les avait poussés à leurs plus bas niveaux depuis une année, les cours du pétrole sont redescendus hier au dessous des 60 dollars le baril, évoluant toujours dans l’atmosphère d’un marché déprimé et incertain face à la surabondance de l’offre.
Dans l’après-midi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 59,50 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 71 cents par rapport à la clôture de mardi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI WTI pour la même échéance perdait 56 cents à 51,00 dollars une heure après son ouverture.
Le marché pétrolier évolue ainsi alors que les investisseurs ont les yeux rivés sur l’événement du
6 décembre, à savoir la réunion, cruciale, de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui décidera de la démarche à suivre pour remédier à la déprime des cours de l’or noir. L’Opep a d’ailleurs déjà donné un aperçu sur la décision qu’elle compte prendre lors de sa dernière réunion de l’année 2018 en annonçant, il y a quelques jours, une réduction de sa production en 2019. Celle-ci devrait être d’au moins 1 million de barils/jour pour atteindre les objectifs escomptés, estiment les analystes.
En attendant le 6 décembre, l’Arabie saoudite, chef de file de l’organisation, s’est déjà inscrite dans une logique de réduction de l’offre, en promettant de produire 500 000 barils/jour en décembre. Toutefois, Ryad continue à manœuvrer sous la pression de Washington, dans une position affaiblie par l’affaire de l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Kashoggi.
« Etant donné des productions plus importantes de l’Opep, de la Russie et des Etats-Unis ainsi que des exportations iraniennes moins perturbées que prévu, nous nous attendons à ce que l’Arabie saoudite et l’Opep réduisent leur production d’un million de barils par jour », ont avancé les analystes de Société Générale.
Mais avant l’Opep, les investisseurs se tournaient hier, en fin de journée, vers les données hebdomadaires sur les réserves américaines publiées par l’Agence américaine d’information sur l’énergie.
Pour la semaine achevée le 23 novembre, les analystes tablent sur une hausse d’un million de barils des stocks de brut, ainsi que de ceux d’essence et sur une baisse de 750 000 barils des stocks de produits distillés, selon la médiane d’un consensus établi par Bloomberg. Mardi, les chiffres de la fédération professionnelle API ont fait état d’une hausse des stocks de brut de 3,5 millions de barils, un chiffre « inattendu », selon Commerzbank, alors que les analystes s’attendaient à moins.
Écrit par Feriel Nourine