Le marché pétrolier reste soumis aux déclarations d’officiels saoudiens et au nombre de puits d’hydrocarbures non conventionnels aux Etats-Unis. Il suffit que l’un ou l’autre change de position pour que les marchés changent de sens.
Hier, les cours du pétrole se repliaient à l’ouverture à New York, après des propos jugés peu engageants de l’Arabie saoudite sur une éventuelle hausse de sa production, dans un marché toujours incertain face au niveau élevé de l’offre.
Vers 13H10 GMT, le cours du baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en juillet perdait 1,14 dollar à 59,31 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), repassant sous les 60 dollars au lendemain d’une petite hausse.
Parmi les facteurs de baisse de la fin de semaine, « on commence à évoquer une réouverture de certains gisements pétroliers en Libye », frappée par une guerre civile, « et l’Arabie saoudite continue à faire savoir qu’elle approvisionnera le marché avec la quantité de pétrole idoine en cas de hausse de la demande », c’est-à-dire en relevant sa production, a résumé un analyste de Lipow Oil Associates.
L’Arabie saoudite a réussi à imposer sa vision de «guerre de parts de marché» aux pays exportateurs de pétrole membres de l’Opep, qui a maintenu au début du mois son plafond de production à 30 millions de barils par jours. Lors d’une visite à Saint-Pétersbourg jeudi où se tient un forum économique, le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, a tenu ces propos, qui vont dans le sens d’autres récentes déclarations de Riyad, les assortissant de considérations optimistes sur la demande. Dans les faits, selon les chiffres de la Joint Organization Data Initiative (Jodi), une base de données lancée dans les années 1990 par plusieurs organismes, dont l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et l’Opep, « l’Arabie saoudite a réduit ses exportations de brut en avril en raison d’une hausse de sa demande intérieure », ont tempéré les experts de Commerzbank. A l’échelle de la semaine, les cours, qui se sont stabilisés autour de 60 dollars le baril à New York au début du printemps, semblent destinés à terminer environ au même niveau qu’à la clôture de vendredi dernier. « Le marché reste tiraillé entre les optimistes et les pessimistes, qui attendent tous de voir quelle direction va prendre la production américaine », a conclu un analyste. A ce titre, les investisseurs vont surveiller le décompte hebdomadaire des puits de pétrole en activité aux Etats-Unis, établi par le groupe Baker Hughes.
Depuis plusieurs mois, leur nombre décline systématiquement, ce qui pousse certains investisseurs à l’optimisme, mais d’autres soulignent que cette évolution ne s’est toujours pas traduite par un déclin notable de la production américaine, qui, selon les derniers chiffres du gouvernement, reste au-dessus de 9,5 millions de barils par jour.
Les cours du pétrole se trouvaient également de nouveau sous la pression du dollar ce vendredi, le billet vert se renforçant après un léger accès de faiblesse la veille.
La baisse du billet vert rend moins attractifs les achats de pétrole, libellés en dollar, car plus onéreux pour les investisseurs munis d’autres devises.
« Dans les 14 prochains jours, les tensions vont s’intensifier concernant la Grèce ce qui va effacer les prises de risque et rendre potentiellement le dollar plus fort, » notait un analyste chez Seb Markets.