Le Brésil était le dernier représentant sud-américain de ce Mondial: l’Europe et les autres

Le Brésil était le dernier représentant sud-américain de ce Mondial: l’Europe et les autres

Le monde du football étouffe ! Le Mondial russe qui amorce sa dernière ligne droite apporte une nouvelle preuve que les vrais favoris ne sont pas à chercher parmi les équipes constellées en vedettes mais celles qui savent mesurer leurs ressources. Dans cette subliminale alchimie, ce sont les bookmakers qui se frottent les mains.

Qui l’aurait cru ? Allemagne, Espagne, Argentine, Portugal et Brésil ne sont plus de la fête, ceci au moment où le continent africain qui a pris l’habitude de placer quelques larrons à des tours avancés a quitté la «table» après un tour techniquement misérable des cinq représentants (Nigeria, Sénégal, Maroc, Tunisie et Egypte). Que faut-il déduire de cette nouvelle tendance dans laquelle des noms qui brillent sur le ciel (européen surtout) à l’exemple de Ronaldo, Messi et Neymar soient en marge de la scène ? Y a-t-il un nouvel ordre mondial du football qui fait chuter les dinosaures, à commencer par les «Emirs» de la Fifa Blatter et Platini puis les grandes nations du sport-roi ? Serait-ce alors une affaire économique à défaut d’être une redistribution des rôles aux relents politiques emmenés par les Etats-Unis et ses alliés européens, à l’exemple de la France et de l’Angleterre, grands «profiteurs» de cette 21e édition de Russie-2018 ? Dans un 21e siècle qui ne déroge en rien aux années de guerre qui ont présidé à la création de cette «fête de football», au cours de la première moitié du 20e millénaire, la question des puissances réelles ou supposées n’a plus lieu d’être posée. Tellement les injustices sautent aux yeux. L’usage de la VAR n’ayant résolu le problème des fautes arbitrales que partiellement et, souvent, au profit de ceux qui critiquent son utilisation (Anglais et Français particulièrement). N’est-ce pas la France qui a bénéficié du premier penalty du tournoi grâce à la VAR ? Est-il nécessaire de rappeler que les Trois Lions ont obtenu le plus gros ratio des tirs au but au cours de la compétition (3 sur 18 sifflés en 58 matchs) ? Ce qui n’enlève rien du mérite des joueurs de Didier Deschamps et Gareth Southgate, bien au contraire. La fraîcheur des premiers et l’endurance des seconds, en dépit d’une saison surchargée, ont été utiles devant des concurrents qui ont surtout espéré un salut grâce à leurs stars. Les Sud-Américains notamment. Messi, Suarez, Neymar, Cavani, James et d’autres étoiles qui font le bonheur des championnats majeurs en Europe ont fini par abandonner le combat physique imposé par la rigueur des Européens parmi lesquels la Croatie et la Suède ne représentent plus une surprise tant la maestria des Balkans et la patience des Vikings étaient suffisantes pour barrer le chemin à des adversaires arrivés en Russie dans la peau du favori. Qu’écrire sur l’échec de la mécanique allemande sinon qu’il était quelque part programmé. La Mannschaft a certes maintenu son commando emmené par Löw qui avait remporté Brésil-2014 mais, sur le sol russe, le «Reich» a périclité devant plus petit et là où l’on s’y attendait le moins. Le spectre qui planait généralement sur le tenant du titre ne pouvait résister à la tentation de faire plier un ensemble allemand quelque peu «avili» par les vociférations pour le moins raciales envers Ozil et Gundogan d’une colonie qui avait contesté les choix du sélectionneur. Dans ce charivari, d’autres idées ont germé dans l’esprit de quelques nations, à l’exemple du pays hôte dont la sélection faisait peine à voir depuis l’échec de son expédition brésilienne et qui, à l’occasion de cette manifestation «poutinesque», a défrayé la chronique. Comme d’ailleurs ces Diables rouges, auteurs d’un parcours presque semblable il y a quatre ans, qui se présente désormais comme l’outsider le plus abouti pour finir sur le podium. Au moins. Les Diables rouges bénis face aux Samouraïs puis étincelants devant la Samba brésilienne ont le droit de rêver.

M. B.