ALGER – L’Algérie entend promouvoir son partenariat économique et commercial avec le Cameroun qui est un pays clé pour le développement des exportations nationales vers les pays de l’Afrique centrale, a affirmé mercredi à Alger, le secrétaire général de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), Hocine Boubtina.
« Le Cameroun est une porte ouverte vers la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) qui est un groupement économique très important avec 120 millions de consommateurs, ce qui représente un énorme potentiel pour nous », a déclaré M. Boubtina lors d’une journée d’information sur les opportunités d’affaires, de partenariat et d’exportation vers le Cameroun et aux pays de l’Afrique centrale.
La CEMAC compte le Cameroun, le Centre-Afrique, le Congo Brazzaville, le Congo Démocratique, le Gabon, la Guinée équatorial et le Tchad. Ce même responsable a souligné que des actions multiples ont été entreprises par le gouvernement, dont l’accompagnement des sociétés exportatrices par certains nombre de facilitations financières et logistiques, en vue de booster les exportations nationales hors hydrocarbures.
« Nous nous sommes déplacés ces dernières années dans de nombreux pays africains pour prospecter les marchés (..), les opérateurs algériens ont à présent une vision claire sur les besoins de ces marchés et le niveau de compétitivité des entreprises algériennes par rapport aux entreprises étrangères déjà présentes sur le marché », a-t-il ajouté.
Invité à cette journée, le premier conseiller de l’ambassadeur du Cameroun en Algérie, Dairou Bouba, a affirmé que les économies de l’Algérie et du Cameroun » se complètent ».
« Il y a effectivement des produits finis algériens qui peuvent être écoulés sur le marché camerounais, notamment les produits agro-alimentaires et les électroménagers qui sont compétitifs, comme il y a des produits camerounais qui peuvent être exportés vers l’Algérie notamment les produits agricoles et le bois », a-t-il déclaré.
Sur ce dernier produit, M. Bouba a fait constater que l’Algérie qui est un pays importateur de bois pourrait s’approvisionner directement auprès du Cameroun au lieu de l’importer de seconde main de l’Europe.
Selon lui, les entreprises africaines se font rares, le marché est prédominé par les sociétés européennes notamment dont l’industrie de bois où il y a une forte production et de fortes opportunités pour l’Algérie d’investir dans cette industrie », a-t-il assuré. « Les deux pays doivent travailler ensemble pour accentuer leurs échanges commerciaux », a-t-il insisté.
Outre le partenariat économique, le diplomate camerounais a invité les opérateurs algériens à investir dans des secteurs non encore exploités tels les hydrocarbures et les mines, expliquant qu’au Cameroun l’exploitation minière est artisanale et que son pays prépare des dispositions réglementaires pour attirer les investisseurs.
Présente à cette rencontre, la déléguée générale, du Comité d’Affaires algéro-camerounais, Bouthaîna Douhest, a affirmé que tous les produits algériens » peuvent être placés sur le marché du Cameroun et de la CEMAC ».
« Les secteurs les plus porteurs sur ces marchés sont l’agroalimentaire, les produits chimiques, l’industrie électrique et électronique, les matériaux de construction, les produits chimiques, pharmaceutiques », a-t-elle énuméré.
Cette algérienne installée au Cameroun depuis près de 20 ans pour accompagner les opérateurs économiques dans leurs opérations d’exportations et encourage le partenariat économique avec leurs homologues africains, estime que les exportateurs nationaux devraient être plus offensifs sur les ces marchés afin de pouvoir s’installer dans la durée.
Selon les chiffres présentés par les organisateurs de cette journée, les importations du Cameroun ont atteint 10,5 milliards de dollars en 2017, contre 6,52 milliards de dollars d’exportation.
L’Algérie occupe le 116 rang des fournisseurs du Cameroun avec seulement 350.000 dollars et ses importations en provenance de ce pays (constituées essentiellement de café et de bois ) s’élève à 18,4 millions de dollars. Ce pays importe essentiellement le blé, le riz, le poisson, le sucre, les médicaments, les voitures de tourisme, le ciment, les hydrocarbures, les huiles et le papier.