Le cancer du poumon, Première cause de mortalité chez l’homme en Algérie

Le cancer du poumon,  Première cause de mortalité chez l’homme en Algérie

“Le cancer du poumon représente la première cause de mortalité chez l’homme en Algérie. Il constitue un problème majeur de santé publique du fait de son incidence en augmentation et de l’impact de sa prise en charge.”

Le constat a été unanimement partagé par les spécialistes ayant pris part aux 21es Journées médico-chirurgicales organisées, hier et aujourd’hui, par le CHU de Tizi Ouzou.

Au cours d’une table ronde consacrée aux cancers broncho-pulmonaires, le docteur Baik Zakia, du service épidémiologie du CHU de Tizi Ouzou, qui a présenté la tendance évolutive de cette catégorie de tumeurs, a d’emblée expliqué que, selon l’OMS, “le cancer du poumon est la tumeur maligne la plus répandue dans le monde avec 900 000 nouveaux cas chaque année chez l’homme et 330 000 cas chez la femme, constituant ainsi la première cause de décès par cancer”. Abordant le cas de la wilaya de Tizi Ouzou, la même spécialiste s’est appuyée sur une étude descriptive effectuée sur une période de 13 ans qui se situait entre 1997 et 2009, et qui a révélé que sur les 12 180 nouveaux cas de tumeurs, toutes localisations confondues, enregistrées dans la wilaya durant cette période, 923 cas sont des tumeurs broncho-pulmonaires. Soit un taux de 7,57%. La même étude montre que la pathologie cancéreuse du poumon touche aussi bien l’homme que la femme, mais avec une forte prédominance masculine qui est de l’ordre de 88,4% pour la période couverte par l’étude. “Cette pathologie occupe une place de plus en plus importante dans la wilaya de Tizi Ouzou”, a-t-elle alerté.

Selon l’équipe du service oncologie médicale du CHU de Tizi Ouzou qui a présenté son expérience, “le cancer bronchique chez le sujet jeune est rare et peu de données sont disponibles”. Chez le sujet âgé, “le cancer bronchique primitif pose des problèmes bien particuliers”, a relevé, quant à elle, l’équipe du service de pneumo-phtisiologie du même CHU. “Bien que la grande majorité des malades chez qui le cancer bronchique est suspecté ou diagnostiqué est prise en charge en ambulatoire, on enregistre, quand même,

17 cas hospitalisés dont 15 hommes et

2 femmes. Quatre de ces patients sont décédés dans le service”, ont souligné les médecins de ce service, tout en précisant que “le tabagisme est retrouvé chez tous les hommes”.

Les spécialistes du service de pathologie du CHU Béni Messous d’Alger ont souligné, pour leur part, que l’adénocarcinome est le type histologique le plus fréquent parmi les carcinomes dits broncho-pulmonaires non à petites cellules, alors que la chef de service d’anatomie pathologique du CHU de Tizi Ouzou, Benseraï Fatima Zohra, a noté que les tumeurs neuroendocrines du poumon représentent environ 20% des tumeurs malignes pulmonaires caractérisées, dit-elle, “par une évolution de manière imprévisible, leur croissance est lente, mais leur masse peut atteindre des volumes considérables”.

Selon S. Souilah, un spécialiste du CHU de Bab El-Oued, même avec un traitement chirurgical satisfaisant, les taux de survie à 5 ans n’excèdent pas 25 à 75%, selon les stades.

S. L