Une réunion est prévue aujourd’hui entre des représentants du ministère de l’Education nationale et les syndicats du secteur pour débloquer la gestion des œuvres sociales.
L’installation de la commission nationale de gestion des œuvres sociales pour la première fois en 2012, dont les membres ont été renouvelés par une élection en 2015, n’a pas mis fin aux dysfonctionnements que connaît la gestion des œuvres sociales du secteur de l’Education, une gestion qui a été assurée durant de longues années sous le monopole de l’Union générale des travailleurs algériens.
S’exprimant hier sur les ondes de la Radio nationale, Chaîne I, la ministre de l’Education, Nouria Benghebrit, a reconnu l’existence de dysfonctionnements et des problèmes dans la gestion des fonds des œuvres sociales, d’où la programmation de la réunion d’aujourd’hui.
Elle a expliqué que le ministère entendait, à travers cette rencontre qui réunira l’ensemble des syndicats, sortir avec une vision unifiée qui permette à la majorité des travailleurs du secteur de bénéficier de ces fonds estimés à 9 milliards de dinars. Selon la ministre, les syndicats ne sont pas contre l’idée de parvenir à une vision unifiée pour corriger les dysfonctionnements relevés, depuis plus de trois ans, au niveau de la Commission nationale des œuvres sociales des travailleurs de l’Education. Pour Mme Benghebrit, le problème résidait dans «la concrétisation de cette vision sur le terrain». S’agissant de la gestion, elle a fait savoir que la Commission nationale des œuvres sociales des travailleurs de l’Education, gérée depuis juillet 2015 par une nouvelle équipe, se heurte à quelques «problèmes» du fait de la divergence des syndicats quant à la «définition des responsabilités».
Dans ce cadre, elle indiqué que cette rencontre permettra de définir un nouveau projet à soumettre aux syndicats que les cadres de l’Education s’emploieront à enrichir avec le concours des organisations syndicales et des représentants du ministère des Finances et de la direction générale de la Fonction publique en vue d’aplanir les difficultés. Pour la tutelle, le plus important est de s’entendre sur une gestion transparente et rationnelle de ces fonds. Les chargés de la gestion des fonds des œuvres sociales devront rendre des comptes. Mme Benghebrit n’a pas écarté le recours à la justice si leur implication dans la dilapidation des fonds est prouvée. «S’il s’avère que la commission n’a pas fait correctement son travail, nous prendrons les mesures nécessaires en appliquant la loi, ce qui est évident», a-t-elle affirmé.
Il est à noter que pour la gestion assurée durant de longues années par la Centrale syndicale, son bilan n’a pas été rendu public. Pour la commission «autonome» élue et installée en 2012, un bilan a été rendu public dans lequel il a été indiqué la prise en charge des soins médicaux de 26 162 fonctionnaires pendant ce mandat, durant lequel 250 000 DA ont été accordés comme prime de départ à la retraite à 36 318 fonctionnaires.
Des prêts à 35 000 travailleurs, dont 9 200 pour le logement ont été également accordés. Du côté de quelques syndicats représentés dans ladite commission, il est nécessaire de modifier la décision 12.01 portant sur l’installation de l’organe de gestion des œuvres sociales qui «constitue le principal blocage entravant le travail de la commission élue», selon eux. Ils parlent aussi du chevauchement des prérogatives avec l’ordonnateur financier installé par l’administration et les prérogatives ne semblent pas bien définies.
Chaque partie fait sa propre lecture des articles du décret 303-82. Dans ce cadre, l’ordonnateur soutient que toutes les conventions, contrats et marchés conclus ne peuvent se faire sans sa signature. Pour sa part, la commission estime que certains cas relèvent de ses prérogatives. Une situation qui a consacré un blocage dans la gestion des œuvres sociales.
Et même au niveau des syndicats, la question de la gestion ne fait l’unanimité entre le mode centralisé et la gestion décentralisée. Dans une conjoncture financière difficile engendrée notamment par la poursuite de la chute des prix du pétrole, la gestion de l’argent du secteur de l’éducation devient un vrai casse-tête pour la tutelle. N. C.