Le cauchemar des incendies et leurs ravages incommensurables s’installe de nouveau avec la canicule qui touche de plein fouet la wilaya de Tizi Ouzou, devenue une région à fuir.
Les dégâts sont à chaque fois énormes, comme l’illustre le bilan enregistré à Aït Chafaâ où les feux ont parcouru 30 ha de broussailles, 3 ha d’eucalyptus et détruit 100 oliviers, 80 ruches et 15 figuiers. A Aït Aïssa Mimoun, les dégâts sont aussi importants. On déplore la destruction de 10 ha de broussailles, 3 ha de maquis, la perte d’une cinquantaine d’oliviers, d’une trentaine de figuiers et d’une trentaine de ruches.
Une région vulnérable
Avec sa topographie particulière, la wilaya de Tizi Ouzou reste une région très vulnérable. Les incendies viennent à bout de plusieurs centaines, pour ne pas dire milliers, d’hectares chaque année. La wilaya se singularise par une couverture forestière qui s’étale sur 112 000 ha, dont
48 000 ha de forêt et 64 000 ha de maquis, ce qui représente 38% de la superficie totale de la wilaya (293 116 ha). Une partie de ce patrimoine forestier se trouve intégrée au Parc national du Djurdjura, qui s’étend sur une superficie de 18 000 ha, dont 10 000 ha dans la wilaya. Ce parc fait partie du patrimoine mondial de la biodiversité (faune et flore).
Selon une étude, il est fait état que la très grande majorité des communes (53 au total) est boisée (taux supérieur à 20%) et que 29 d’entre elles possèdent un taux d’espace boisé élevé, oscillant entre 30 et 50%. Il est à noter également que les communes les plus boisées de la wilaya se concentrent sur le littoral et toute sa partie orientale. Yakouren est la commune la plus forestière avec un taux exceptionnel de 76,31%. En seconde position, avec un taux compris entre 50 et 70%, on trouve un ensemble de 14 communes, parmi lesquelles figurent Bouzeguene, Béni Zmenzer, Zekri, Idjeur, Akerrou, Azazga et Mizrana. Ces caractéristiques nécessitent toujours le déploiement non seulement d’importants dispositifs de lutte contre les feux de forêt, mais aussi l’exécution des travaux de prévention, notamment par les riverains à la forêt qui doivent aussi prendre les devants pour effectuer les travaux de prévention afin de réduire le volume de la biomasse végétale périphérique aux habitations, dans le but d’en limiter les risques d’exposition aux incendies. Ces travaux doivent consister en l’élagage d’arbres, le désherbage autour des habitations, qui doivent être protégées par la réalisation de bandes de protection d’au moins 10 mètres de largeur et l’interdiction d’incinération des résidus résultant des travaux des champs.