Le Cder recommande la production locale de kits solaires : Une économie de 300 millions de m3 de gaz naturel

Le Cder recommande la production locale de kits solaires  : Une économie de 300 millions de m3 de gaz naturel

A l’ère des rationalisations des dépenses publiques, de réduction des factures d’importations et de l’augmentation des exportations hors hydrocarbures en vue de réduire davantage le déficit budgétaire, estimé à plus de 13 milliards de dollars environ en 2015, ainsi que la transition énergétique, faut-il que les pouvoirs publics mettent la main à la poche ou engage des facilitations fiscales, pour enclencher dès aujourd’hui, la production nationale d’équipements photovoltaïques et éoliens, cadre des relations de partenariats internes, en collaboration avec les centres de recherche ? C’est une équation qui se pose avec acuité, pour promouvoir le marché national des énergies renouvelables, au niveau domestique notamment. Les experts sont unanimes pour dire, que l’Algérie recèle un grand gisement solaire, qu’elle n’exploitait pas pour des raisons irrationnelles.

Pour l’histoire, la question a été posée en 2013, à un responsable d’une grande Société nationale, sur le retard accusé par l’Algérie dans le développement des énergies renouvelables, par rapport même à notre voisin de l’Ouest. Sa réponse a été catégorique à l’époque. «C’est par ce que ce pays ne dispose pas de gaz», telle a été sa réponse, laconique et irrationnelle. Le gaz, dont le prix est indexé sur les cours de pétrole, est à son plus bas niveau. Que faire aujourd’hui, avec la crise du pétrole pour assurer la transition énergétique vers les énergies renouvelables ? La réponse vient heureusement de Noureddine Yassa, directeur du Centre de développement des énergies renouvelables, qui appelle à lancer un programme d’équipement des ménages, en kits solaires. Le pays possède un extraordinaire gisement solaire, tout comme il dispose des atouts techniques, pour pouvoir l’exploiter à grande échelle. Convié à l’émission «L’Invité de la rédaction» de la chaine 3 de la Radio algérienne, le professeur regrette, dit-il, que l’Algérie n’ait d’yeux pour ces types d’énergies, «vertes, propres et durables», que lorsque le baril de pétrole vient à chuter.

«Un taux d’intégration de 70 %»

Signalant que les investisseurs «ne se bousculent pas» pour s’impliquer dans la maitrise et l’essor à grande échelle de ce créneau, M. Yassa propose de le développer à un niveau moindre, à travers l’installation de «toits solaires», auprès des ménages, des petites entreprises, des exploitations agricoles et autres bureaux. Il préconise de lancer, dans un premier temps, un programme d’équipement de 100.000 ou d’1 million de kits solaires permettant, chacun, de produire entre 3 à 4 kw, dont un éventuel surplus de production pourrait être rétrocédé à des tiers, et permettre un retour sur investissement.

«Il s’agit, assure-t-il, d’opérations très simples, permettant de créer de petites entreprises d’installations et de maintenance, avec des impacts appréciables en matière de création d’emplois. Le professeur Yassaa a précisé, que le taux d’intégration, en Algérie, pour ces types d’équipements, est de 70%. «Nous produisons, signale-t-il, des panneaux solaires et fabriquons, localement, 90% de nos batteries».Selon lui, l’engouement pour ces types d’équipements pourrait être encouragé, par des crédits bancaires au titre du crédit à la consommation, en faveur des ménages. En développant l’usage domestique des énergies renouvelables, l’intervenant estime, que d’ici 2030, il sera possible de faire l’économie de quelques 300 millions de mètres cubes de gaz naturel.