Le centre de la cité de touggourt

Le centre de la cité de touggourt

En dépit de son état d’abandon et de délabrement, le vieux ksar de Mestaoua constitue le cœur battant et le socle de l’actuelle ville de Touggourt, datant d’avant le 15e siècle.

Le ksar de Mestaoua est le centre de gravitation de l’espace urbain de Touggourt atour duquel se situent les ksour de Nezla, Tebesbest, Zaouiat Abidia, Sidi Bouaziz, Beni Soued et Sidi Boudjenane. Ces sept sites forment le « Grand Touggourt » dont la capitale se trouve dans la vallée de Oued Righ qui est parsemée d’un chapelet de 47 oasis.

Le site archéologique de Mestaoua a, au fil du temps et à l’instar de nombreux autres ksour sahariens, connu le passage de plusieurs civilisations ayant laissé, pour certaines, leur cachet dans le style architectural et urbanistique, et dans la vie socioculturelle de leurs habitants conditionnée en particulier par la rigueur du climat saharien.

Dans le ksar de Mestaoua, il ne subsiste actuellement que quelques rares habitants de la région, en raison de son état de dégradation avancé du fait des interventions irrationnelles et démesurées de la population et des rudes aléas climatiques et naturels de la région. L’existence de ce ksar dans le bas Sahara remonte au passage de la tribu Mestaoua, une tribu zénète.

Cette dernière en a constitué la majorité de sa population, selon le chef du bureau de la promotion du patrimoine culturel à la direction locale de la Culture, Abdelmadjid Guettar.

Ce site occupant une place stratégique dans l’ancien plan de défense de la région, au cœur de l’Oued-Righ, il épouse une forme urbanistique circulaire, tout en s’inspirant de la conception islamique. Il revêt une grande importance historique, notamment depuis le règne de Sidi Ahmed Benyahia, avant de connaître une profonde mue sous le règne des Béni-Djellab qui y ont fondé leur capitale, ensuite tombée entre les mains des forces coloniales françaises.

Ce ksar a assumé un important rôle défensif contre les incursions et conquêtes ennemies, il a existé sur une superficie de 6,5 hectares avant de connaître, en 1995, un rétrécissement drastique de son territoire jusqu’à une superficie de 1,5 hectare, pour

se limiter actuellement à une surface enco

re plus petite.

Mestaoua comporte quelques bâtisses accrochées à la vielle mosquée, point nodal de l’antique ville, en plus du marché ceint d’un rempart ouvrant sur l’extérieur par trois grandes portes : Bab Es-salem, Bab-Lebled et Bab-Lakdar. Il a déjà connu, entre 1854 et 1965, suite à l’occupation française, de nombreuses altérations de ses composantes par l’administration coloniale.

Les forces coloniales ont procédé, pour asseoir leur hégémonie sur la région, à la destruction des fonctionnalités défensives du ksar, de ses structures et lieux de culte, dont la grande mosquée Kouassa, et de ses trois portes, en plus de la reconversion et de l’exploitation de certaines de ses structures en locaux de l’administration coloniale.

Ce patrimoine n’a cessé depuis, et en dépit de sa grande valeur et importance historique, de subir des dégradations qui ont accéléré sa « mise à mort », notamment la rigueur de la nature saharienne, l’ensablement et les interventions de l’homme.

Ce legs matériel ancestral n’a de surcroît bénéficié d’aucune opération de restauration et de réhabilitation. Il est inscrit autant qu’une quinzaine d’autres ksour sur la liste additive de 2009 des biens et sites archéologiques proposés au classement national.

D’autres ksour de la région ne sont pas moins importants que celui de Mestaoua, notamment celui de N’goussa.

Ce dernier est situé à une vingtaine de kilomètres à l’Est de la ville d’Ouargla. Seule une de ses parties demeure préservée. Il s’agit de la mosquée Sidi Salah, dans la partie Ouest du ksar, la première à être édifié dans la cité par le saint patron Sidi-M’barek. Elle continue au jour d’aujourd’hui d’accueillir des centaines de fidèles. Ce ksar occupe une position géographique stratégique au milieu de palmeraies.

Il représente, lui aussi, une grande valeur culturelle et archéologique. Il doit autant que les nombreux sites de cette région faire l’objet de restauration et de préservation. Il ne suffit de les classer sur la liste du patrimoine national.