Abou Bakr al-Baghdadi aurait été blessé dans les frappes de la coalition. C’est, du moins, ce qu’affirment plusieurs médias, citant les ministères irakiens de l’Intérieur et de la Défense. Les Américains ne savent pas si le chef de Daech est blessé ou tué dans les raids lancés vendredi dernier contre les positions de l’organisation terroriste qui vient d’avoir l’allégeance des groupes armés islamistes égyptiens.
Un haut responsable de l’armée a également indiqué que des recherches étaient en cours peu après qu’un responsable des renseignements ait assuré qu’il n’y avait “pas d’informations fiables” à ce sujet. De son côté, le Commandement américain pour le Moyen-Orient (Centcom) n’a “pas pu confirmer” si le chef terroriste était bien présent sur le site des frappes, qui ont “détruit un convoi de véhicules formés de 10 camions armés de l’EI”.
La mort de cet homme discret représenterait un succès majeur pour la coalition internationale menée par les États-Unis, qui appuie les forces pro-gouvernementales affrontant les groupes armés au sol. Dans le cadre du renforcement annoncé vendredi, les soldats américains seront pour la première fois déployés en dehors de Bagdad et Erbil, la capitale du Kurdistan irakien (Nord).
Fin octobre, le Pentagone avait ainsi jugé “nécessaire” la présence de soldats américains à Al-Anbar, où l’armée irakienne est sur la défensive. Cette province de l’ouest du pays est quasiment aux mains des terroristes de Daech, qui y ont dernièrement exécuté plus de 200 membres d’une tribu sunnite ayant pris les armes contre eux.
En Syrie, le régime a mené un raid sur Al-Bab, ville tenue par les terroristes dans la province d’Alep (Nord), tuant au moins 21 civils et faisant une centaine de blessés, d’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Le régime de Bachar al-Assad a initialement évité la confrontation avec l’EI quand le groupe est apparu en Syrie en 2013. Mais plusieurs attaques meurtrières des groupes islamistes radicaux contre des bases militaires ont convaincu cet été l’armée de frapper le groupe extrémiste dans ses bastions du nord et de l’est du pays.
Le président américain, Barack Obama, a annoncé, dimanche, qu’une “nouvelle étape” s’ouvrait en Irak où les Américains ne veulent plus seulement stopper les terroristes de Daech mais “lancer une offensive” contre eux. Les informations qui ont circulé sur la blessure ou la mort de Baghdadi peuvent, si elles venaient à être confirmées, constituer une véritable victoire pour la coalition.
Al-Baghdadi, qui a proclamé fin juin un “califat” sur les vastes régions conquises par l’EI en Irak et Syrie, est l’un des deux hommes les plus recherchés par Washington, qui offre 10 millions de dollars pour sa capture. Pour Barack Obama, l’envoi annoncé vendredi de 1 500 conseillers militaires supplémentaires en Irak marque l’entrée dans une “nouvelle étape” contre l’EI. “La première étape était d’obtenir la formation d’un gouvernement irakien représentatif et crédible, et nous l’avons fait”, a déclaré le président américain sur la chaîne CBS.
“À présent, plutôt que de simplement viser à arrêter la progression de l’EI, nous voulons être en position de lancer une offensive.”
Le quasi-doublement du contingent américain en Irak est destiné à rendre rapidement opérationnelles les forces irakiennes, y compris kurdes, afin qu’elles puissent “commencer à repousser” les forces de l’EI, selon le président. “Dès qu’elles seront prêtes à attaquer l’EI, nous leur prêterons un soutien aérien rapproché”, a ajouté M. Obama.
R. I./AFP