Le changement de gouvernement pourrait prendre encore du temps. Selon certaines sources, le chef de l’Etat aurait décidé de garder le même exécutif, lequel est devenu assez réduit avec le départ des ministres députés, et ce pour quelques semaines encores, le temps d’achever certains réglages politiques.
C’est ainsi qu’on affirme que le remaniement tant attendu pourrait avoir lieu vers la fin du mois de juin, et qu’il pourrait même être annoncé la veille du 5 juillet, jour de l‘anniversaire de l’indépendance. Selon les mêmes sources, ce retard est justifié par quelques impératifs techniques et politiques.
Il faut d’abord attendre la mise en place de la nouvelle Assemblée populaire nationale, l’élection de son président et de ses vice-présidents, et permettre également à certains ministres de suivre les grands événements qu’ils ont organisés et préparés, comme les examens du secteur de l’éducation (bac, BEM), afin d’éviter toute perturbation.
Ensuite, il y a lieu d’attendre les suites des pourparlers et autres négociations entamés par certaines mouvances avec des partis politiques, en vue d’élargir l’alliance présidentielle, ou bien créer un gouvernement de large coalition formé d’au moins sept à huit partis politiques, en plus de technocrates ( scénario que préfère Bouteflika puisqu’il l’a déjà réalisé avec son premier cabinet, en 1999, en intégrant d’une manière surprenante le RCD).
Il est à noter, par ailleurs, que des indiscrétions font état d’une approche avec le FFS, l’ANR et le MPA de Benyounès. Autre raison invoquée, l’attente de l’issue des batailles organiques qui font rage au sein des structures dirigeantes du FLN. Une session ordinaire du comité central aura lieu vers la mi-juin, dont on attend avec impatience l’arbitrage souhaité du président d’honneur du vieux parti.
Selon les mêmes sources, le chef de l’Etat souhaite entamer les deux prochaines années qui le séparent de la présidentielle avec une équipe gouvernementale soudée, pragmatique, solidaire, capable de mettre en pratique une feuille de route préétablie et un programme réalisable.
C’est ce cabinet qui mettra en oeuvre les futures actions innovantes décidées par la présidence, sur la base des différents rapports des commissions, comme celle de Ksentini ou de Babès du CNES.
Ce cabinet devra également accompagner les deux chambres du Parlement dans leurs grands débats sur la révision de la Constitution. Il s’attellera également à préparer les prochaines élections municipales et de wilaya, tout en tentant de désamorcer les crises existantes, comme les grèves sociales, les agitations syndicales et les émeutes urbaines et suburbaines.
Ce cabinet devra se frotter à une nouvelle opposition politique, aussi bien au sein de l’APN que dans les médias. Cette opposition sera menée par deux pôles : celui de l’Alliance verte et un autre formé par ce front politique né des dernières législatives.
H. R.