« Le maillage sécuritaire mis en place à Alger a atteint son niveau optimal »
« Dans le cadre de la lutte anti-terroriste, le plan géré par les services de sécurité relevant de la capitale est mis en application de telle sorte à rendre impossible toute tentative d’attentat ou d’incursion terroriste à Alger.» Le propos est du colonel Zeroual Mokhtar, chef d’état-major du groupement de wilaya de la gendarmerie nationale.
En effet, l’officier supérieur assure que « toutes les dispositions nécessaires sont prises, notamment au plan des effectifs et des moyens logistiques mobilisés » ainsi que du point de vue de la méthode d’action , autrement dit du plan continuellement réadapté « pour se prémunir d’une quelconque menace, quelle soit terroriste, criminelle ou du grand banditisme. Toute information d’ordre sécuritaire est partagée en temps réel par l’ensemble des services concernés. Nous sommes très vigilants et d’un niveau de responsabilité très élevé », ajoute l’officier supérieur qui a précisé que bien que la situation soit maîtrisée sur ce plan, « la vigilance reste de mise » !
« Le maillage sécuritaire mis en place à Alger a atteint son niveau optimal », précisera le même officier qui supervisait dans l’après-midi de mardi dernier, le dispositif de ce corps de sécurité déployé dans la localité de Rouiba.
Cette circonscription de l’est d’Alger constitue l’une des zones les plus fréquentées de la capitale en raison essentiellement de ses plages s’étendant sur des kilomètres qui connaissent un afflux considérable de citoyens en quête d’un moment de fraîcheur en ces temps de canicule, et durant toute la saison estivale.
Aussi, la mission des gendarmes mobilisés dans le cadre du Plan Delphine pour garantir la sécurité des personnes et des biens n’est pas de tout repos, avons-nous constaté sur place. Il faut non seulement veiller à assurer la fluidité de la circulation automobile, particulièrement dense au niveau des axes menant vers les plages de Kadous, Tafraia et de Réghaia notamment, mais aussi procéder au contrôle d’un nombre interminable de véhicules et par conséquent des centaines de personnes qui se rendent en ces mêmes lieux pour fuir la chaleur de l’été.
En plus des unités de sécurité routière déployées en grand renfort au niveau des voies de communication, le dispositif de la gendarmerie nationale déployé à Rouiba comprend, en outre, des Groupes d’intervention rapide (GIR) relevant de cette institution.
Dans la même localité, la surveillance des plages est aussi assurée par des équipes de gendarmerie composées d’une trentaine d’éléments chacune, nous confie pour sa part, le commandant Makhloufi Adel, chef de la compagnie locale de la GN. Il évoque le chiffre de 3.000 estivants qui se rendent chaque week-end au niveau des plages de Kadous, Tafraia et Reghaia tandis que durant les jours de semaine, cette affluence — naturellement revue à la baisse — oscille, autour de 200 à 300 estivants selon les estimations avancées.
Des résultats probants pour le plan Delphine
Le commandant Makhloufi Adel, chef de la compagnie de la gendarmerie de Rouiba a tenu par ailleurs à mettre en avant, la baisse très significative des accidents de la circulation dans sa localité de compétence.
« Une baisse de 85% a été enregistrée au courant de cette saison estivale », dira-t-il, et cela grâce à la consolidation des points de contrôle et à la multiplication des brigades mobiles chargées de la surveillance de jour comme de nuit des axes routiers.
Quant à l’action des éléments de la gendarmerie mobilisés au niveau de plages, celle-ci s’est traduite par la saisie, notamment, de 187 chaises, d’une soixantaine de tables et près d’une centaine de parasols. « Ces saisies ont été effectuées auprès d’individus qui ont tenté de faire de la location de tout ce matériel aux estivants, bravant ainsi l’interdiction stipulée en ce sens par les service de la wilaya d’Alger », expliquera le commandant Makhloufi.
Au niveau de la plage Kadous, l’un des gendarmes mobilisés pour la surveillance des lieux nous a fait part de la saisie de quantité de drogue sur cette même plage. Une autre quantité de boissons alcoolisées a été récupérée mardi dernier par les mêmes éléments au moment de notre présence sur cette plage.
Il semblerait toutefois que le véritable casse-tête des éléments de la gendarmerie ayant pour mission la surveillance des plages de Rouiba est le scénario répétitif des enfants égarés. En ce sens, une moyenne d’une vingtaine de cas d’enfants est traitée au quotidien par les mêmes services.
Durant la même journée, nous avons assisté de visu sur les plages de Kadous et de Tafraia à la remise d’enfants à leurs parents invités à l’occasion de faire preuve de plus de vigilance dans la surveillance de leurs enfants.
Notre tournée effectuée en compagnie d’officiers supérieurs de la gendarmerie qui ont eu à superviser le dispositif opérationnel à Rouiba a été précédée par un point de presse animé par le chef d’état- major du groupement d’Alger, le colonel Zeroual Mokhtar, au siège de la compagnie locale.
A l’ordre du jour, la présentation du bilan d’activités menées par le groupement de wilaya durant les mois de juin et juillet écoulés. Il ressort de ce bilan le traitement par la même institution de quelque 678 crimes et délits ayant conduit à l’arrestation de 239 individus, dont 120 ont été écroué à la suite d’une présentation devant les tribunaux.
Dans le cadre du Plan Delphine 2015, les unités du groupement d’Alger de la gendarmerie nationale ont enregistré 678 affaires liées à la criminalité sous toutes ses formes, selon le chef d’état-major du groupement de wilaya.
67% des affaires enregistrées par la gendarmerie entre juin et juillet ont été traitées
M. Zeroual, récemment désigné à ce poste, a souligné que les différentes unités du groupement d’Alger ont pu régler 459 affaires, soit un taux de 67%.
Sur les 678 affaires enregistrées durant les deux derniers mois dans la wilaya d’Alger, 455 portent sur des cas d’atteintes aux biens et 223 cas d’atteinte aux personnes, dont 17 crimes, selon un document remis à la presse à cette occasion.
Près de 700 comprimés de psychotropes ainsi que 4,5 kg de kif traité ont été saisis au courant de ces deux mois par les gendarmes relevant du groupement d’Alger
En matière des saisies opérées dans le cadre de l’application du Plan Delphine, le colonel Abdelhamid Kerroud, chargé de la communication au commandement national de la gendarmerie informe, de la saisie de 2.700 tables, 1.600 chaises et près de 2.000 parasols récupérés ces deux derniers mois au niveau des différentes plages relèvent des 14 wilayas côtières.
Par rapport au bilan de la même période de 2014, où 847 affaires ont été enregistrées, il y a eu une baisse de l’ordre de 11% (-169 affaires) s’est réjoui le nouveau chef d’état-major du groupement.
Interrogé sur les raisons de cette baisse, M. Zeroual a répondu qu’il y a eu moins de plaintes et moins de délits et crimes commis sur le territoire dépendant de la gendarmerie à Alger grâce «au déploiement efficaces de nos différentes unités d’intervention».
Il a reconnu toutefois que les gendarmes affectés dans 29 des 70 plages ouvertes à la baignade dans la capitale, «jouent au chat et à la souris» avec les jeunes qui cherchent à louer des accessoires (parasols, tables, chaises), ce qui est interdit par arrêté du wali.
«Quand les gendarmes sont là, ces jeunes disparaissent, mais quand les gendarmes se déplacent, ils reviennent à la charge, un peu comme les vendeurs à la sauvette», a-t-il déploré.
L’objectif du Plan Delphine 2015, pour lequel 5.000 gendarmes sont mobilisés depuis juin à Alger, est de réussir la saison estivale sur le plan sécuritaire, en veillant à garantir l’accès libre aux plages, avec la collaboration des estivants qui, selon M. Zeroual, «ne manquent pas d’ailleurs de se mobiliser» à ce sujet.
«Le citoyen ne se laisse pas faire», a-t-il dit, citant l’exemple de la «bagarre», qui a opposé récemment à la plage Khelloufi 1 de Zéralda, des jeunes de Boufarik (Blida) venus en estivants à d’autres jeunes qui voulaient leur imposer la location des parasols.
Le chef d’état-major du groupement d’Alger de la gendarmerie a salué cette mobilisation grandissante des citoyens pour leur sécurité, tout en les invitant à continuer de signaler, à travers notamment la ligne verte 10-55, tout dépassement, ‘‘y compris l’absence d’un gendarme à son poste’’.
Crime organisé
Le trafic de drogue représente 31% des activités
Considéré comme l’une des formes de la criminalité organisée la plus importante, le trafic de stupéfiants ne cesse de prendre de l’ampleur ! Que dire dès lors de l’émergence sur le marché de drogues dures, sinon que la situation est des plus inquiétantes.
A se fier en effet au nombre de saisies opérées par les services de la gendarmerie nationale au cours du 1er semestre de 2015, il apparaît clairement que le constat ne prête nullement à l’optimisme. Plus de 82 kg de cocaïne ont été saisis par les gendarmes, ce qui représente un chiffre considérable pour un pays comme l’Algérie, porté plutôt sur le cannabis en provenance du Maroc.
De ce fait, le trafic de drogue représente actuellement, 31% des activités de la criminalité organisée, assure un bilan de la gendarmerie nationale, relatif aux activités enregistrées par ses différentes unités du 1er janvier au 30 juin. Au final, 43,6 tonnes de cannabis et 82.000 comprimés de psychotropes ont aussi été récupérées. Si 22 tonnes ont été saisies à l’intérieur du pays, on compte plus de 20,6 tonnes saisies au niveau des frontières, essentiellement à l’ouest et au sud-ouest. Autre chiffre indicateur, les quantités de kif traité rejetées par les vagues de la mer s’élèvent durant ce premier semestre à plus de 990 kg, soit près d’une tonne.
Selon les services de la gendarmerie, le plus grand nombre d’affaires liées au trafic de drogue a été observé dans les wilayas du centre (770), suivis de l’est (573) et enfin l’ouest (453).
Il est à rappeler que l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT) a annoncé récemment la saisie au cours des cinq premiers mois de cette année, de plus de 55 tonnes de résine de cannabis et l’arrestation de plus de 10.000 personnes impliquées dans des affaires de drogue.
Outre le trafic de drogue, la contrebande est considéré également comme l’une des formes de criminalité organisée les plus en vue, dans la mesure où elle représente elle aussi 31% du nombre global des affaires traitées. Aussi, 70% des affaires de la contrebande sont liées au carburant dont on compte la saisie en six mois de 1,2 million de litres.
Les statistiques de la gendarmerie nationale font état dans ce contexte, de l’arrestation de près de 580 personnes impliquées dans des affaires de contrebande, et de la récupération de 136.328 paquets de cigarettes, 289 tonnes de différents produits alimentaires et 3.445 têtes de bétail.
Par régions, il est indiqué que le plus grand nombre d’affaires a été traité au niveau des frontières ouest (800), suivies des frontières est (500) et enfin l’extrême Sud du pays, avec une centaine d’affaires au registre.
Pour revenir au bilan final de la gendarmerie nationale pour les six premiers mois de l’année 2015, on notera l’arrestation de 7.884 personnes, dont 4.283 ont été mises en détention préventive, de même qu’il a été enregistré le traitement de 6.588 affaires.
Le trafic d’armes et de munitions, avec plus de 890 affaires (13,5%), et le trafic de véhicules avec 147 affaires (2,2%), complètent le tableau des principales formes de la criminalité organisée.
Pour le premier, les services de la GN ont saisi 109 armes à feu et interpellé près de 890 personnes impliquées dans 892 affaires.
Le plus grand nombre d’affaires traitées à été enregistré à l’est du pays (322) affaires, talonnée de près par le centre (310) et enfin l’ouest du pays avec 204 affaires.
Quant au trafic de véhicules, on compte la récupération de 116 voitures et l’arrestation de 130 personnes pour un total de 147 affaires traitées dont plus de 50% à l’ouest du pays.
S. A. M.