Après la mise en liberté provisoire, hier, du mécanicien placé sous mandat de dépôt la veille, les conducteurs de train ont décidé de suspendre leur mouvement de protestation, et ce après l’intervention de la direction générale de la Société générale des transports ferroviaire (SNTF).
Le directeur des ressources humaines, joint hier par téléphone, nous a confirmé l’information. «Le mouvement de solidarité initié par les mécaniciens envers leur camarade est suspendu. La direction générale de la SNTF a demandé aux mécaniciens de reprendre le travail».
M. Dekhli a indiqué que «la direction générale de la SNTF sera toujours du côté des cheminots, et s’engage à prendre en compte toutes les propositions légales et réglementaires pour que de pareils cas ne se reproduisent plus», ajoutant que «la direction générale a fait le nécessaire en collaboration avec la tutelle pour que le mécanicien soit libéré».
S’agissant des garanties demandées par les mécaniciens, M. Dekhli a indiqué que «la direction générale ne peut en aucun cas s’engager sur les problèmes qui ne rentrent dans ses prérogatives.
On ne peut pas se mêler des affaires de la justice», a-t-il encore précisé. Pour rappel, le conducteur de train placé sous mandat de dépôt par le tribunal de Sidi M’Hamed, a été mis en liberté provisoire, hier, à la faveur d’une nouvelle audience avec le juge d’instruction en charge de cette affaire. Le magistrat a estimé que le conducteur ne devrait pas être écroué, a-t-on appris de source judiciaire.
Le procès est, par ailleurs, programmé pour le 22 juin prochain. Lors d’une virée effectuée, hier, au niveau du dépôt d’Alger, les cheminots rencontrés sur les lieux ont été unanimes à dire que «ce qui vient d’arriver à notre collègue concerne tous les mécaniciens. Nous voulons des garanties de la part de la direction générale».
Pressés d’être plus explicites, ils ont ajouté : «Nous demandons l’application à la lettre de la règlementation, notamment l’article 12 du règlement intérieur qui consacre l’interdiction formelle à toute personne étrangère à la SNTF de circuler sur la voie ferrée.»
«Les mécaniciens sont marginalisés, même la loi ne nous épargne pas», ont-il déploré. De l’avis de plusieurs d’entre eux, «c’est une injustice. A chaque fois qu’un drogué se jette sur la voie ferrée, c’est le conducteur qui est mis en prison».
Mohammed Zerrouki