Le chiffre reste insuffisant: Plus d’une femme sur deux recourt aux méthodes contraceptives

Le chiffre reste insuffisant: Plus d’une femme sur deux recourt aux méthodes contraceptives

Actuellement, le taux de prévalence contraceptive est de 57%. Soit un effectif de plus de 3 millions de femmes sur un total de 5,3 millions de femmes mariées en âge de procréer ont adhéré au programme national de planification familiale, selon des chiffres révélés par le ministère de la Santé. Ce dernier souligne que l’adhésion au programme national de planification familiale reste volontaire sans aucune forme de coercition.

Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – C’est en 2013 que le cap de un million de naissances vivantes a été dépassé en Algérie. Cette croissance démographique a généré un excédent naturel moyen de près de 900 000 personnes annuellement. Une croissance démographique accélérée qui risque, selon le gouvernement, d’augmenter l’effet de dépendance et d’absorber de façon sensible les effets positifs de la croissance économique.

La situation est de plus en plus inquiétante en 2017, l’Algérie enregistrait un volume de naissances vivantes dépassant le un million, (1, 06), pour la quatrième année consécutive. C’est pourquoi, l’Algérie a décidé de l’élargissement du programme national de la planification familiale dans le cadre du programme du gouvernement 2017-2020. Cependant, le ministère de la Santé rassure que la consolidation de la planification familiale et son élargissement se fondent sur le principe d’adhésion volontaire et de choix personnel. «Aucune forme de coercition n’est permise dans la prescription des méthodes de contraception ou de limitation des naissances. L’explication convaincante constituerait dans ce cadre la meilleure manière de permettre aux couples de faire valoir leur droit, celui de décider librement du nombre et de l’espacement de leurs naissances», souligne le département de la santé.

Pour garantir l’adhésion volontaire des couples à la planification familiale, ajoute-t-il, il est indispensable de leur assurer l’accès à des informations, des services et des produits de qualité. Pour se faire, le ministère de la Santé estime qu’il est indispensable d’impliquer, dans la diffusion de l’information et de la sensibilisation, outre les prestataires de santé, les personnels relevant des autres secteurs notamment les animateurs des maisons de jeunes, les vulgarisateurs agricoles, les personnels des cellules de proximité et de solidarité, les mourchidates et les imams.

Par ailleurs, le département de Mokhtar Hasbellaoui, rappelle qu’en matière de prestations de planification familiale, l’offre est actuellement dispensée dans 337 Centres de planification familiale (CPF), mis en place, en 1994, comme centres de référence disposant d’un personnel médical et paramédical adéquat et offrant une large gamme de services intégrés dans le domaine de la reproduction, 1 528 polycliniques et 1 342 salles de soins.

En matière de ressources humaines, l’activité est menée par 2 879 sages-femmes, 1 089 médecins généralistes et 34 médecins spécialistes dont 17 relevant des CPF. Actuellement, 57% des couples adhèrent volontairement au programme national de planification familiale soit un effectif de plus de 3 millions de femmes sur un total de 5,3 millions de femmes mariées en âge de procréer.

47, 9% de ces femmes recourent aux méthodes de contraception moderne et 9, 2% aux méthodes traditionnelles. L’une des contraintes majeures aussi à laquelle se heurte le programme de planification, souligne-t-on, est le déséquilibre de la structure de la pratique contraceptive, marquée par la prédominance «quasi exclusive de la contraception orale qui grève considérablement le budget alloué à l’achat des contraceptifs et de plus, cette méthode qui astreint à une discipline quotidienne génère plus d’abandons».

Pour y remédier à la situation et réussir l’adhésion des couples à ce programme, le ministère de la Santé compte tracer un programme de formation en mettant l’accent, selon lui, sur «le counselling, outil permettant d’apporter des réponses personnalisées aux besoins exprimés par chaque individu». Aussi, préconise-t-il, d’associer dans les activités d’information, d’éducation et de communication, les pharmaciens tant du secteur public que des officines privées.

Le rôle des puéricultrices, souligne-t-on, un personnel susceptible d’apporter sa contribution dans la promotion de planification familiale est jusqu’à présent limité. Le même département appelle aussi le Comité national de santé de la reproduction et du bien-être familial à œuvrer continuellement à l’amélioration des capacités des prestataires en mettant à jour les techniques de prescription et veiller à l’amélioration de la qualité des prestations.

S. A.