Le chômage nincite pas les jeunes Algériens à quitter le pays: Seuls 25% d’entre eux songent à émigrer

Le chômage nincite pas les jeunes Algériens à quitter le pays: Seuls 25% d’entre eux songent à émigrer

Leur destination privilégiée reste la France, révèle une étude présentée le 6 décembre 2016 à l’université américaine du Caire.

L’ex-puissance coloniale reste la terre d’accueil ciblée en priorité par nos compatriotes. La tradition se perpétue. Normal, lorsque l’on a entretenu plus de 130 années de relations qui ont consolidé nos liens culturels, sur le plan linguistique notamment. Ô quand bien même furent-telles difficiles, tourmentées et dramatiques.

Cela peut être un facteur déterminant quand se dessine le rêve d’un avenir meilleur ailleurs que chez soi. Cela contribue en tout cas à faciliter l’adaptation dans sa nouvelle patrie d’adoption. Un aspect que n’a pas mis en exergue l’enquête en question. Ce qui ne remet pas en question de toutes les façons sa pertinence.

Les informations qu’elle nous livre, sont révélatrices à plus d’un titre et semblent contredire ou contrebalancer des attitudes et des réflexes qui consistent à véhiculer une forme de désamour des Algériens vis-à-vis de la terre qui les a vus naître. De lui tourner le dos, car les conditions de vie y sont difficiles.

Si le phénomène n’est pas près de s’estomper, il n’est pas en tout cas propre à l’Algérie, il n’en demeure pas moins qu’il est loin de représenter l’esquisse d’un mouvement migratoire massif qui viderait le pays de ses forces vives. Le chômage n’incite pas les jeunes Algériens à quitter le pays. Seuls 25% d’entre eux songent à émigrer.

«Seulement 25% des jeunes Algériens veulent émigrer» parmi ceux qui sont sans emploi, leur destination privilégiée reste la France révèle une étude présentée le 6 décembre 2016 à l’université américaine du Caire qui ne précise cependant pas la tranche d’âge qui représente cette catégorie de la population. Selon certaines statistiques, le chômage toucherait près de 30% de nos jeunes âgés de 16 à 24 ans.

D’après le rapport du Pnud consacré au développement humain dans le Monde arabe publié le 29 novembre, le chômage et le pouvoir d’achat sont au centre des préoccupations principales de plus de 76% des jeunes Algériens. Y a-t-il un lien entre les deux enquêtes? rien ne le laisse entendre. Elles s’annoncent toutefois complémentaires.

Si celle du Programme des Nations unies pour le développement démontre que le chômage est un des soucis majeurs de nos jeunes, celle qui a fait l’objet d’une table ronde dans la capitale égyptienne indique qu’ils ne souhaitent pas pour autant s’expatrier en masse.

Un phénomène observé dans quatre autres pays. «Dans les cinq pays étudiés, (Algérie, Egypte, Maroc, Tunisie, Liban), le nombre de jeunes qui veulent partir est inférieur à 20%», rapporte Al Fanar Media, une publication en ligne, spécialisée dans les questions sensibles, consacrée à l’enseignement supérieur arabe citée par le quotidien électronique national TSA.

Cette propension à ce type de «sédentarisation» s’explique par la crise économique qui n’a épargné aucun pays et en particulier les pays industrialisés en quête de bras pour répondre aux besoins de leurs entreprises, lorsqu’elles étaient en situation de plein emploi.

Il faut ajouter probablement à cela la vague d’islamophobie et la discrimination qui frappent nos concitoyens à l’embauche dans ces pays. Selon une récente enquête, 30% des grandes entreprises françaises rejettent les candidatures des travailleurs maghrébins.

«Une campagne nationale de «testing», menée par le gouvernement français auprès de grandes entreprises, a mis en évidence de fortes discriminations envers les candidats d’origine maghrébine chez 30% des employeurs testés.», rapportent les médias français qui soulignent que la France, ancienne puissance coloniale garde une importante population de personnes nées au Maghreb ou de leurs descendants, qui subissent des discriminations régulièrement dénoncées par les associations et les sociologues. Dans ce cas-là autant rester chez soi.

C’est ce qu’a décidé la majorité des jeunes Algériens.