Le Conseil des lycées d’Algérie (CLA), ainsi que le Conseil national des professionnels du secteur ternaire de l’éducation (CNAPESTE), s’apprêtent à paralyser les établissements scolaires relevant du cycle secondaire. Les deux formations syndicales ont, en effet, annoncé l’organisation d’un débrayage à l’échelle nationale les 22 et 23 octobre prochains et menacent d’aller plus loin si la tutelle persiste à ignorer leurs revendications «légitimes». Pour le CNAPESTE, l’action a pour but de dénoncer la mauvaise gestion des établissements scolaires d’Alger, et le transfert «arbitraire» des enseignants d’un établissement à un autre sans l’accord de ces derniers. Dans le communiqué du bureau national, dans lequel plusieurs cas ont été cités, le CNAPESTE revendique, en outre, la résiliation des mesures arbitraires ayant trait à la liberté syndicale. Pour ce qui est de la décision de recourir à la grève, le syndicat explique que celle-ci intervient à la suite d’une situation de «blocage» avec les responsables de la direction de l’éducation d’Alger-centre qui s’est déroulée le 2 octobre dernier et qui n’a abouti à aucun résultat. Dans un autre communiqué, publié début octobre dernier à l’issue d’une session ordinaire de son conseil national, le CNAPESTE avait fait état d’une absence totale, dans les établissements scolaires, de moyens d’enseignement et de pédagogie, le manque d’encadrement et d’équipements, la surcharge des classes, et le gel de postes budgétaires de manière répressive. Le syndicat avait dénoncé, également, des pressions exercées sur «l’autorité pédagogique» en mettant à l’écart l’enseignant dans différentes opérations pédagogiques notamment à travers la limitation de l’autorité et du rôle des conseils de classes. Il avait mis en garde contre une volonté, chez les responsables du ministère de l’Éducation, de porter atteinte au statut particulier des travailleurs du secteur et au dossier des œuvres sociales ainsi qu’à plusieurs acquis des fonctionnaires. Le conseil avait reproché à la tutelle, aussi, de ne pas assumer ses engagements notamment ceux qui ont trait aux PV signés aux niveaux national et local. De son côté, le conseil des lycées d’Algérie a expliqué que le recours à une action de contestation, le mardi 23 octobre, pour objectif de dénoncer la négligence des recommandations de la commission du dossier du statut particulier qui a dévalorisé le corps des enseignants, selon lui, et appeler, également, au gel de la commission des œuvres sociales et l’organisation d’un référendum sur leur mode de gestion. Le CLA dénonce également la dégradation des conditions de travail dans plusieurs établissements scolaires et la situation socioprofessionnelle des travailleurs du secteur de l’éducation. Le même syndicat a alerté, d’autre part, sur le danger de la décision du ministre de l’Intérieur de la privatisation des cantines scolaires au niveau des écoles primaires et considère que cette décision est une première étape qui cache la volonté de procéder à la privatisation du secteur de l’éducation. En outre, il dénonce le refus de la tutelle au niveau central et local de la signature des PV de rencontre avec les syndicats, tout en affirmant son rejet des décisions prises par le ministère de l’éducation concernant la fermeture du dossier du statut particulier et la prolongation du mandat de la commission des œuvres sociales.
Ania Nait Chalal