Le code électoral en débat à l’APN: Le FLN veut l’exclusion de l’opposition

Le code électoral en débat à l’APN: Le FLN veut l’exclusion de l’opposition

Après la journée houleuse de jeudi où elle a été contrainte de reporter le vote de quatre projets de lois à aujourd’hui, l’APN a repris hier du service, à l’occasion d’une séance plénière consacrée aux débats des projets de lois relatifs au régime électoral et à la Haute instance indépendante de surveillance des élections.

Ces  deux projets de lois sont contestés par l’opposition qui craint son exclusion du champ politique.

Le FFS, qui s’est allié avec les autres partis de l’opposition représentés à l’APN pour dénoncer l’expédition de plusieurs projets de lois en un temps record, a boycotté la séance d’hier. Il avait déjà dénoncé le fait que les projets de lois soumis aux députés visent à mettre fin à ce qui reste de vie politique du pays et d’en finir avec les partis politiques, à l’exception de ceux du pouvoir.

Les autres partis de l’opposition, représentés par les islamistes de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV), du FJD de Djaballah et du PT ont préféré participer aux débats pour, ont-ils justifié, «défendre leur position». Ces partis dénoncent les dispositions du code électoral qui impose aux partis politiques d’avoir 4% des suffrages (lors d’une précédente élection) pour participer à de futures échéances.

Pour ces partis, cette disposition vise tout simplement à exclure les partis de l’opposition de la vie institutionnelle. «Ce projet de loi est venue pour mettre fin au multipartisme», a estimé Lakhdar Benkhelaf, député du FJD. Il qualifie le projet du code électoral de «génocide contre les partis», précisant que c’est le pouvoir lui-même qui a créé ces partis pour les inviter aux consultations sur la révision de la Constitution.

Benkhelaf a regretté également que la Haute commission indépendante de surveillance des élections ne répond pas aux exigences de la classe politique, affirmant qu’elle ne pourra pas garantir la transparence des élections.

Pour le chef du groupe parlementaire du PT, Djeloul Djoudi, les deux projets de lois soumis aux députés consacrent un grand recul en matière d’acquis démocratiques. «La loi électorale est une remise en cause directe du multipartisme», a-t-il soutenu.

Mais les parlementaires des partis de la majorité ne l’entendent pas de cette oreille.

Ils veulent même renforcer les restrictions.Les représentants du parti majoritaire qui se sont illustrés par une absence massive jeudi, provoquant le report de la séance de vote de quatre projets de lois, ont exprimé leur soutien à toutes les dispositions des deux projets de lois qui visent, selon eux, «à assainir la scène politique des partis parasites».

Le député Brahim Bolkan a expliqué que le projet du code électoral a le mérite de mettre un terme au business des listes électorales. Mahdjoub Beda est plus catégorique.

Il plaide pour le retrait définitif de l’agrément aux partis politiques qui n’obtiennent pas 4% lors des élections.

D’autres députés du vieux parti ont appelé à relever à 7% le taux de suffrage universel exprimé qui est fixé actuellement à 5% et que la nouvelle loi propose de ramener à 4%.

Mais l’opposition ne veut pas entendre parler d’un taux imposable aux partis politiques tant que les élections ne sont pas libres et transparentes.

5 projets de lois adoptés aujourd’hui

Les députés adopteront aujourd’hui cinq projets de lois. Il s’agit des deux projets de lois amendant les lois relatives aux statuts des officiers et personnels militaires, du projet de loi relatif à la profession de commissaire-priseur et du projet de loi sur le règlement budgétaire pour 2013, reportés jeudi faute de quorum. Le cinquième projet de loi est celui relatif à la promotion de l’investissement.