Revisité, le parcours de Jugurtha est une occasion de faire connaître la ténacité d’un homme révolutionnaire tout autant que celle de ses contemporains, mais surtout de dire que Jugurtha est l’un des fils révolutionnaires de l’Algérie.
C’est là, le principal objectif de cette rencontre aux parfums de l’histoire antique d’Algérie et d’«Hyppo-Régius» devenue Annaba, pour ceux qui ne la connaissent encore pas, comme rapporté par le SG du Haut Commissariat à l’amazighité, Si El Hachemi Assad, dans son allocution d’ouverture.
«C’est pour évoquer le passé et rendre perceptibles des pans inconnus de notre histoire, que le Haut Commissariat à l’amazighité s’est une fois de plus mobilisé pour organiser cette rencontre que l’on peut qualifier d’historique à tous les niveaux», dira l’orateur.
«Ce colloque se propose donc à travers un panel de thématiques, de présenter les différentes sociétés qui se sont succédé en Afrique du Nord et de faire découvrir au public, le Maghreb romanisé, à travers ses héros qui ont mené une résistance acharnée contre l’occupant», devait ajouter le SG du HCA. De ce fait, si la langue amazighe est un patrimoine historique culturel et identitaire, l’histoire de Jugurtha fait partie de ce patrimoine appartenant à tous les Algériens. C’est dans cette optique que s’inscrit la tenue du Colloque international de «Jugurtha affronte Rome». Un évènement organisé à l’initiative du Haut Commissariat à l’amazighité, en collaboration avec les ministères de la Culture et de l’Enseignement supérieur et la wilaya d’Annaba.
Ouverte samedi au théâtre Azzedine Medjoubi, cette rencontre historique et scientifique s’étalera sur trois jours, et aura à traiter six thématiques dont le parcours de ce guerrier algérien amazigh des temps antiques, à savoir «Lectures de l’ouvrage», «La guerre de Jugurtha», «Jugurtha: un repère dans la résistance et la quête identitaire», «L’image de Jugurtha dans la littérature universelle», «Les cités numides et la guerre» et «Les guerres de Jugurtha» ainsi que «La guerre et l’économie». Le déferlement des historiens, experts en civilisation, en linguistique et en histoire des peuples, est une preuve de l’universalité de l’emblématique «Jugurtha». L’importance de l’événement renseigne sur la forte participation d’hommes, de femmes et de nombreuses délégations universitaires étrangères, venues de pays du Maghreb, d’Europe et des Etats-Unis. Les travaux de ce colloque seront assurés par de nombreux historiens et scientifiques tels que Mohamed El Hadi Harèche, coordinateur scientifique, professeur d’histoire et civilisations anciennes à l’université d’Alger, Virgikio Enamorado Martinez professeur d’histoire à l’université de Malaga (Espagne), Nabil Boudraâ, professeur de lettres françaises et francophones Oregon State University (États-Unis), Melha Benbrahim Benhamadouche historienne, chercheuse en histoire et oralité Amiens (France), Baya Maouche chercheuse université de Hambourg (Allemagne), M’hammed Hassine Fantar professeur émérite Tunis (Tunisie), Atilio Mastino et Ramondo Zucca respectivement professeur d’histoire romaine aux universités et recteur de l’université de Sassari et professeur d’histoire et d’archéologie romaine université de Sassari (Italie), Jean-Pierre Laporte chercheur associé au Cnrs Paris (France).
Le riche programme de cette rencontre historique première du genre à Annaba verra outre les communications et les conférences-débats qui feront l’objet d’une table ronde, la tenue en marge des travaux, d’ateliers sur le processus de «démarrage de l’enseignement de tamazigh à l’école dans la wilaya d’Annaba» et «identification et l’organisation d’un enseignement de tamazight pour adultes à l’université Badji Mokhtar de Annaba». Par ailleurs, il est à signaler qu’une exposition de livres traduits en tamazight se tiendra dans le hall du TRA, durant toute la durée du colloque. Une période durant laquelle, le large public aura à revisiter, voire même à vivre durant trois jours, les événements d’une partie de l’histoire antique de l’Algérie, retracée à travers le parcours d’un homme qui a marqué l’histoire de l’Algérie, avec sa lutte engagée contre les troupes de Rome. Une lutte que «Jugurtha» le guerrier amazigh, en avait fait d’ailleurs, sa raison d’être, tout autant que les contemporains révolutionnaires de la guerre de révolution. Ce qui explique la tenue de ce colloque en ce 20 Août. Date marquant les manifestations historiques comme la commémoration du double anniversaire que caractérise la Journée du moudjahid (celui de l’offensive de l’ALN dans le Nord Constantinois et du congrès de la Soummam).