Le colonel à la retraite, Abdelhamid Larbi-Chérif, a réagi, hier au Forum du Courrier d’Algérie, sur la campagne d’arrestations opérées parmi les hommes d’affaires et personnalités politiques.
«L’appareil judiciaire a mené une importante campagne d’arrestations ces dernières semaines, ciblant aussi bien des membres influents du clan de l’ancien système politique que des personnalités politiques et des acteurs économiques», a-t-il introduit, évoquant « une évolution qualitative importante dans la série d’arrestations en cours en Algérie.»
Au cours de son intervention, Larbi Chérif est allé plus loin, affirmant qu’« après le mois de Ramadhan, de très lourds dossiers vont être traités par la Justice, et d’autres têtes influentes vont tomber ». Expliquant dans le même sens que « bien que la lutte contre la corruption et les poursuites judiciaires, engagées à l’encontre des personnes accusées de conspiration, soient une démarche très importante et devraient être soutenues par le peuple, il convient de rappeler que le point le plus important qui assure la continuité est de répondre aux revendications des Algériens exprimées dans le mouvement populaire », a-t-il souligné.
Le conférencier avait, par ailleurs, porté des critiques virulentes à l’encontre du général à la retraite Hocine Benhadid, placé sous mandat de dépôt récemment. Pour ce qui est de l’incarcération de la cheffe du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, notre interlocuteur a fait savoir que la responsable politique «est poursuivie dans la même affaire que Saïd Bouteflika et les anciens généraux Toufik et Tartag. Donc elle a été convoquée au tribunal pour une affaire de complot contre le pays», a-t-il dit. «Une véritable démocratie demeure la seule voie qui préservera le pays de la formation d’une autre bande et de l’émergence d’autres dirigeants de la mafia. Si ce n’était l’intervention de l’Institution militaire, on aurait pu être aujourd’hui dans une crise politique plus raide. Car le Hirak a été planifié bien avant, mais heureusement la maturité du peuple n’a pas permis aux personnes mal intentionnées de détourner ses revendications», révèle-t-il accusant des parties conspiratrices d’être derrière un but, notamment celui de «faire plonger l’Algérie dans le flou ».
Une raison de plus, estime Abdelhamid Larbi-Chérif, pour aller vers l’ouverture d’enquêtes et le lancement de poursuites judiciaires. «La justice est intervenue au moment opportun. Il s’agit de barrer la route à la bande qui souhaite voir l’Algérie entrer dans une crise. Et puis, la justice compte ouvrir tous les dossiers de corruption sans exception», a-t-il conclu ce chapitre.
Med Wali