À l’initiative de leurs familles, d’avocats et de militants, le Comité national pour la libération des détenus est né.
Des avocats venus de Béjaïa ont appelé leurs confrères à se joindre aux collectifs de défense pour permettre à tous les détenus de jouir d’une défense, surtout, ceux de Jijel, de Chlef et d’Annaba.
Les citoyens engagés aux côtés des familles des détenus ayant brandi le drapeau amazigh ne veulent surtout pas circonscrire leurs actions aux simples appels à la libération de ces prisonniers d’opinion. Hier, au siège du MDS, ce sont plusieurs avocats, des membres des familles des détenus, d’activistes politiques…, qui ont pris part à la rencontre qui a donné naissance au Comité national pour la libération des détenus.
Composé essentiellement de personnes déjà engagées à défendre les détenus et à soutenir leurs familles, les membres du nouveau comité considèrent que leurs actions futures ne doivent pas se résumer aux simples campagnes déjà entreprises au profit des détenus. “Nous allons arrêter un plan d’action dans les tout prochains jours”, ont-ils expliqué.
Ledit comité est composé de trois commissions : une chargée de la solidarité avec les familles, une autre de la communication et, enfin, celle ayant en charge le volet juridique et le suivi des dossiers avec le collectif d’avocats engagé à défendre les détenus. “Nous devrions cesser de les appeler détenus. Ce sont des otages”, a indiqué, d’emblée, le père d’un jeune prisonnier, membre du réseau national contre la répression.
Le qualificatif donné à ces jeunes arrêtés est vite repris par la quasi-majorité des intervenants, notamment des avocats, qui ont expliqué que sur le plan juridique, “ils ne sont coupables d’aucune infraction et rien n’indique qu’ils doivent être arrêtés”.Les débats qui ont précédé l’installation du comité étaient parfois houleux, compte tenu de la difficulté rencontrée par les initiateurs du comité à réunir les familles des “otages”.
“Pour le moment, nous avons une liste de 54 personnes arrêtées”, a indiqué un avocat du barreau de Tizi Ouzou. Salah Brahimi, bâtonnier de l’Ordre des avocats de Tizi Ouzou, a indiqué que les avocats affiliés à son organistion, et qui sont au nombre de 1 900, “s’engagent à défendre, bénévolement, tous les détenus.” Des avocats venus de Béjaïa ont également appelé leurs confrères à se joindre aux collectifs de défense pour permettre à tous les détenus de jouir d’une défense, surtout les détenus de Jijel, de Chlef et d’Annaba.
Toujours lors des débats, plusieurs d’entre les présents ont appelé les avocats “à rendre publics les noms des juges qui ont prononcé la mise sous mandat de dépôt des manifestants qui ont brandi le drapeau amazigh”. D’autres ont plaidé pour “l’internationalisation” de l’affaire, avec la saisine des instances internationales.
Sur un autre volet, plusieurs présents ont dénoncé “l’utilisation”, des détenus à des fins “politiciennes”. “Des syndicats, des comités, des partis et plusieurs groupuscules évoquent le cas des détenus comme un leitmotiv pour se placer sur la scène politique et médiatique. C’est ce que nous refusons”, a dénoncé la mère d’un détenu.
Mohamed MOULOUDJ